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Voir le site de l'éditeurOcean Cleanup installe un nouvel « interceptor » en Thaïlande
Chaque année, des millions de tonnes de plastiques se déversent dans les océans du monde entier. Afin de lutter contre ce fléau qui ravage les écosystèmes marins, une organisation à but non lucratif s'est donné pour objectif de dépolluer les océans en récupérant le plastique qui s'y accumule grâce à une flotte de navires spécialement équipés.
Nettoyer les océans, une tâche titanesque pour un projet ambitieux
C'est en 2013 aux Pays-Bas qu'un jeune ingénieur imagine le projet Ocean Cleanup. Son but est de nettoyer les océans en utilisant une technologie spécialement conçue. Il s'agit de concentrer les déchets plastiques volumineux grâce à deux navires qui tirent une longue barrière en forme du U équipée d'une zone de rétention pour retenir le plastique et ainsi pouvoir l'extraire. Le système se sert principalement de la force des courants marins pour rassembler les déchets. La barrière est également conçue de manière à minimiser tout impact sur la faune et la flore marines, notamment grâce à des dispositifs de dissuasions, d'aides à la fuite et des caméras. Des observateurs sont également présents sur les bateaux pour observer les interactions avec les espèces protégées. Les déchets plastiques ainsi récoltés sont ensuite ramenés à terre pour y être recyclé, avec l'aide des partenaires de la fondation.
Le projet est pharamineux et nécessite plusieurs années pour voir le jour. En 2019, le premier système opérationnel se dirige vers le vortex de déchets du pacifique nord et récolte ses premiers détritus plastiques. Depuis ce lancement, le projet Ocean Cleanup a sorti des centaines de tonnes de détritus tout en continuant à perfectionner sa technologie. En 2023, le système 03, le plus grand à ce jour a été mis en service dans la zone du pacifique nord. Trois fois plus grand que ses prédécesseurs, il permet de récolter l'équivalent d'un terrain de football toutes les cinq secondes, ce qui le rend aussi plus économique à l'utilisation. Ce nouveau système constitue également une plateforme à la recherche scientifique. En analysant les déchets récoltés, il est possible de trouver leurs sources mais aussi de comprendre leurs impacts, notamment sur la faune marine en observant les traces de morsures présentes sur les débris. Ce modèle innovant devrait permettre de développer une flotte de système suffisante pour un nettoyage à grande échelle de la zone.
L'objectif du projet est de récolter 90% des déchets plastiques flottants du Pacifique d'ici 2040, mais cela ne peut pas se faire uniquement en nettoyant les océans.
Intercepter le plastique avant son arrivée dans les océans
Pour lutter plus efficacement contre la pollution des océans, le projet Ocean Cleanup ne se contente pas de nettoyer les océans. Il souhaite prendre le problème en amont en se concentrant également sur la dépollution des fleuves qui alimentent les étendues marines. En effet, la plupart des plastiques qui arrivent dans les océans proviennent des cours d'eau. On estime que 1 000 rivières dans le monde sont responsables de 80% de la pollution fluviale. L'organisation Ocean Cleanup a donc mis au point des systèmes spéciaux : les « interceptors » . Mis en service en 2019, l'intercepteur original est une barque qui fonctionne à l'énergie solaire et est autonome, ce qui permet de le déployer rapidement. Il peut également être facilement produit en série. Comme pour le nettoyage des océans, cette technologie utilise la force du courant pour rassembler et récolter les plastiques flottants à l'aide d'une barrière. L'emplacement de la barque est calculé en amont, au cas par cas et avec l'aide des autorités locales afin de maximiser l'extraction des déchets, sans avoir d'effets sur le trafic fluvial. Mais, empêcher ces débris de se déverser dans les océans présente beaucoup de difficultés, notamment car aucune rivière n'est identique. Différentes solutions sont donc proposées par l'organisation. En plus de l'intercepteur original qui se déploie principalement sur les larges étendues, plusieurs sortes de barrières et de barricades peuvent être utilisées sur des portions plus étroites de rivières. Par exemple, en 2023, dans le Rio Las Vacas au Guatemala, une barricade d'interception a été installée pour lutter contre les flots de détritus apportés par la saison des pluies. Elle a démontré son efficacité en avril 2024 en empêchant 1,4 million de kilos de plastiques de se déverser dans la mer des caraïbes, le tout en une seule soirée.
Une vingtaine de dispositifs de ce type sont actuellement déployés dans plusieurs pays du monde : l'Indonésie, la Malaisie, le Vietnam, la République Dominicaine, le Guatemala, les États-Unis, la Jamaïque et depuis mars 2024, la Thaïlande. L'intercepteur original de troisième génération se situe à l'embouchure de plusieurs canaux, sur le fleuve Chao Phraya à Bangkok. Son inauguration le 26 mars 2024 marque la première étape d'un projet pluriannuel de nettoyage de cette rivière, principale source de la pollution plastique dans le golfe de Thaïlande. La Chao Phraya est une voie importante de commerce mais aussi un lieu essentiel pour la pêche et le tourisme. Son nettoyage est donc vital pour les populations qui y vivent. Pour ce projet, Ocean Cleanup s'est associé à l'université de Chulalongkorn afin d'étudier le flux de la rivière, notamment grâce à des caméras installées sur les ponts de Bangkok, et ainsi pouvoir déterminer les origines de la pollution plastique dans ces eaux. Ces données seront utiles non seulement aux autorités locales mais aussi au développement des projets de nettoyage des fleuves de l'organisation car la Chao Phraya est la rivière la plus large et la plus fréquentée à être nettoyée à ce jour par Ocean Cleanup.
Depuis sa création et son premier déploiement en 2019, plus de 10 000 tonnes de déchets ont été récoltés par le projet Ocean Cleanup. Forte de ses succès, l'organisation à but non lucratif souhaite, pour l'année 2024, continuer à développer ses actions et passer à l'étape supérieure en se développant dans le monde entier.
Cécile Nougué-Lassère
Talent Hello Planet