Responsables de 25% des émissions de gaz à effet de serre dues à la combustion d’énergie, les transports représentent un enjeu majeur dans la lutte contre le dérèglement climatique. Pour accompagner la transition écologique du secteur, de nombreuses alternatives innovantes et variées se développent.

365 mètres de longs, 250 000 tonnes et 10 000 passagers : voilà ce qui voguera sur les mers dès janvier 2024. « The Icon of the Seas », paquebot aux dimensions records (cinq fois plus gros que le Titanic), carburera au gaz naturel liquéfié et émettra du méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus polluant que le CO2. A l’extrême opposé de cette aberration écologique, fleurissent de nouvelles pratiques de mobilité douce. Nous en avons sélectionné quelques-unes, parfois appuyées par des innovations technologiques, parfois reposant sur de simples réorganisations de la mobilité.

Rendre le train plus attractif

Selon l’ADEME, il est 14 fois plus polluant de prendre l’avion que le train. Ce chiffre fait du ferroviaire un enjeu majeur, d’autant qu’il ne s’impose pas encore suffisamment. Et pour cause : les billets de train sont souvent au moins aussi chers que les billets d’avion ! Mais d’autres freins existent à la popularité du train, dont le temps et l’organisation que nécessitent les changements de lignes. Pour pallier cet obstacle, plusieurs plateformes vous facilitent la tâche pour planifier un voyage en train.

C’est le cas de la plateforme française Hourrail! qui propose différents itinéraires bas carbone à ses utilisateurs qui souhaitent planifier un trajet. Hourrail! est aussi un média collaboratif, qui partage des articles et offre un espace d’échange entre les usagers.

Pour les plus aventureux et aventureuses d’entre vous, Chronotrain vous demande simplement de quelle ville vous partez et combien de temps vous souhaitez passer dans le train. Le tour est joué : la plateforme vous propose plusieurs destinations. Vous risquez d’être surpris ! Depuis Lille par exemple, Cologne et Leicester sont seulement à trois heures de train…

Les changements de ligne vous ennuient ? Direkt Bahn Guru, plateforme allemande, vous indique toutes les destinations que vous pouvez rejoindre en ligne directe depuis une gare donnée !

Booster le covoiturage

Mobicoop est une plateforme de covoiturage gratuit, sans commissions ni publicités. Son seul objectif est de favoriser le covoiturage, une pratique écologique au grand potentiel. Coopérative, la plateforme appartient à ses sociétaires. Son modèle 1 sociétaire = 1 voix permet une gouvernance ouverte entre sociétaires et salariés. Bien entendu, il n’est pas nécessaire d’être sociétaire pour utiliser la plateforme ! Cerise sur le gâteau, la plateforme est éligible à la prime octroyée par le gouvernement pour encourager le covoiturage. En voiture !

Des véhicules innovants

Toujours dans la perspective de favoriser la transition écologique du secteur des transports, des innovations technologiques variées font leur apparition.

Le projet étudiant Urbanloop vise à démocratiser un moyen de transport aussi étonnant qu’économe en énergie. Il s’agit d’un réseau de rails formant des boucles interconnectées sur lesquels circulent des capsules autonomes, pouvant transporter deux personnes grâce à l’énergie électrique. Autre avantage majeur, le réseau de rails est sous-terrain ou aérien et permet aux agglomérations de gagner de la place et de désengorger les centres-villes. La ville de Nancy devrait accueillir le premier réseau Urbanloop en 2026.

A Nantes, c’est un vélo-bus en bois qui a été imaginé pour transporter les enfants. Calibré pour les 6-11 ans, le « Woodybus » enjolive le trajet de l’école : les huit enfants qu’il transporte, aidés par le chauffeur, pédalent nez au vent pour avancer à une vitesse (inférieure à 20km/h). Le Woodybus est construit avec du bois récolté et transformé dans l’ouest de la France. Un projet innovant et amusant, qui résonne avec les célèbres machines de Nantes, grandes créatures de bois qui sillonnent la ville.

Ainsi, de nombreux progrès écologiques peuvent être faits en matière de transports. A commencer par des changements structurels : des manières plus écologiques de voyager existent déjà, c’est à la société de s’organiser pour les encourager ! Des innovations technologiques peuvent aussi contribuer à la transition, pourvu qu’elles s’inscrivent dans une logique de mobilité douce et nécessaire. Le temps n’est plus à la course aux engins toujours plus gros et plus rapides : la transition écologique nous impose de trouver au contraire des solutions sobres, qui répondent aux problématiques du présent. Un défi stimulant que de nombreux ingénieurs et ingénieuses tentent de relever !

Léo Pham