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Canicules marines : les océans brûlent aussi

Alors que les températures de la Méditerranée battent des records historiques, l’ensemble des océans se réchauffe dangereusement. Amplifiée par le réchauffement global et les activités humaines, la montée en température des eaux présente de lourdes conséquences. En proie à des canicules marines « au-delà de l’extrême », les océans se voient menacés dans leur rôle de régulateur du climat et d’abri pour la biodiversité.

Vous avez toujours rêvé d’une mer tropicale proche de chez vous ? C’est ce qu’est en train de devenir la Méditerranée, et ce n’est pas une bonne nouvelle. Le 21 juillet dernier, ses eaux ont été mesurées à 30 degrés au large de l’Italie. C’est un record, et une température typique des mers tropicales. La Méditerranée ne subit pas seule cette canicule : depuis le mois dernier, un épisode de chaleur classé « au-delà de l’extrême » par la NOAA[1] touche les eaux de l’Atlantique Nord, mesurées à 23,3°C (soit 1,28°C de plus que la moyenne à cette période). Et si quelques degrés de plus ne sont pas un grand mal pour les baigneurs, les conséquences sur la faune et la flore marines sont désastreuses.

 

Pourquoi les eaux se réchauffent ainsi ?

Plusieurs causes expliquent ce réchauffement global des océans, qui touche particulièrement l’Atlantique Nord cet été. Les premières sont atmosphériques : la faible couverture nuageuse entraîne une exposition solaire plus forte de la surface. Ensuite, l’absence de vent rend plus difficile la régulation de la température par le brassage des eaux.

Bien entendu, à ces explications s’ajoute celle du réchauffement climatique global. La « Planète bleue » se réchauffe significativement du fait des activités humaines. Rien d’étonnant donc à ce que ses eaux, qui recouvrent près des trois quarts de sa surface, soient, elles aussi, touchées par le phénomène. Véritable thermomètre du climat planétaire, les océans en sont aussi les grands régulateurs. Ils absorbent plus de 90% de l’excès de chaleur que les gaz à effet de serre font s’accumuler dans l’atmosphère.

 

Les conséquences de ces « incendies sous-marins »

Les océans sont donc nos meilleurs alliés contre la crise écologique. En plus d’absorber la chaleur grâce aux propriétés de l’eau, ils abritent des herbiers marins et des mangroves, de gigantesques « puits de carbone », qui stockent le CO2. Les canicules marines détruisent ces espèces essentielles et rendent nos océans moins performants dans leur rôle de régulateur du climat. Plus l’atmosphère se réchauffe, plus les océans se réchauffent, et plus les océans se réchauffent… plus l’atmosphère se réchauffe donc, privée de ses puits de carbone.

La biodiversité en péril

Les océans représentent 90% de l’espace habitable pour le monde vivant. Ils abritent une biodiversité incroyable dont une grande partie n’a pas encore été découverte. De très nombreuses espèces sont donc menacées par ce réchauffement.

Une grande partie d’entre elles est menacée par la disparition progressive des coraux, qui abritent un quart de la biodiversité marine de la planète. Ensuite, les déplacements massifs d’espèces entraînent de sérieux déséquilibres et bouleversent les écosystèmes. En Méditerranée, c’est un millier d’espèce venu de la mer Rouge qui s’est installé, guidé par les changements de températures. Des espèces parfois invasives, nouveaux prédateurs ou concurrents pour les espèces installées. Ces migrations à grande échelle ont une autre conséquence : des zones se trouvent désertées par la faune, et les ressources halieutiques y viennent à manquer.

 

“Des incendies sous-marins, avec une faune et flore qui meurent comme si elles étaient brûlées”.

David Diaz, chercheur à l’Institut Espagnol d’océanographie, sur les vagues de chaleur (Bon Pote)

 

 

Du courage politique

Le réchauffement climatique global entraîne donc des épisodes de canicules marines aggravés, dévastateurs pour la biodiversité. Cette dernière, essentielle à la sécurité alimentaire de nombreuses régions du monde, est également une puissante alliée face au dérèglement climatique. Préserver l’océan nécessite donc de diminuer drastiquement nos émissions de gaz à effets de serre. Et si cette conclusion résonne comme une affaire entendue, elle ne se sera suivie d'effets qu’au prix de grands changements.

Pour faire face à un tel défi, nous devons regarder la réalité en face et remettre en question tout ce qui peut l’être, à commencer par notre système économique. Et qui dit changements à grande échelle dit combat politique ! Protéger la planète, c’est faire attention à son impact individuel, mais c’est aussi et surtout agir collectivement. Résister chacun de son côté à un système ultra-productiviste ne suffira pas[2]. Dans les mêmes conditions, l’immense majorité des gens agira toujours de la même façon. Pour que de gros changements adviennent dans la lutte contre le réchauffement climatique, de gros changements sont nécessaires dans les structures de notre société. Chaque pas fait vers une appréhension collective du problème doit être encouragé et félicité. Car chacun de ces pas nous aide à faire face à cet immense défi qui ne pourra être relevé que collectivement.

 

Léo Pham

 

[1] Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique

[2] Pour aller plus loin : https://www.youtube.com/watch?v=mj9Fma0dRoE

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