Le plastique représente une pollution colossale et connue de tous. Pourtant, sa production a augmenté de 28% ces cinq dernières années, passant de 360 millions de tonnes en 2018 à 460 millions en 2022. Pour faire face à cette contamination croissante de la planète et de nos organismes, le gouvernement a fixé un objectif de 100% d’emballages plastiques recyclés d’ici 2025. Une mesure séduisante mais très incomplète, que dénonce l’ONG No More Plastic. A l’occasion du mois de juillet sans plastique, l’association nous encourage à réduire notre usage du plastique et à signer son manifeste, exhortant les industries et le gouvernement à agir.

Un immense continent de plastique dérivant sur le Pacifique, une tortue prise au piège dans un sac jetable, des plages jonchées de déchets… Voilà les images qui, à l’évocation de la pollution plastique, nous viennent à l’esprit. D’autant plus glaçant alors, d’apprendre que la majeure partie de cette pollution à l’échelle planétaire… est invisible ! Elle s’attaque ainsi aux organismes des animaux, des plantes (elle va jusqu’à altérer leur code génétique) mais aussi des humains. Problème de santé public majeur, la présence du plastique dans notre organisme est liée, selon des études toujours plus nombreuses, à l’augmentation des risques de maladies cardio-vasculaires et de cancers mais aussi d’infertilité, de diabète, d’endométriose… Effrayant, lorsqu’on sait que l’on ingère, chaque semaine, l’équivalent en microplastiques d’une carte de crédit ! Cette contamination opère par l’air, la nourriture, l’eau, les cosmétiques et même les vêtements. Pour faire face à ces enjeux sanitaires et environnementaux (sont-ils vraiment à séparer ?), le gouvernement a décidé, en avril 2021, de tendre vers les 100% d’emballages plastiques recyclés d’ici début 2025. Une mesure qui semble ambitieuse, mais qui ne règle, en réalité, presque rien du problème.

Le plastique recyclé, mauvaise idée ?

D’apparence séduisante, recycler le plastique est en fait une solution très partielle. En effet, le plastique contamine l’environnement bien avant de se retrouver à l’état de déchet : un vêtement par exemple pollue tout au long de sa vie, en libérant des microparticules de plastique chaque fois qu’il est porté, ou lavé. Donner un second cycle de vie a un objet en plastique règle certes, quoique partiellement, le problème de sa création très polluante, mais ne peut rien contre la pollution qu’il émettra en continu tout au long de son utilisation.

« Lorsqu’on recycle le plastique, on relance un cycle de pollution plastique. Le plastique recyclé n’est rien d’autre que du poison recyclé, qui continue d’empoisonner… » - Rosalie Mann, présidente de l’association No More Plastic, pour le magazine Vogue[1]

Ainsi, pour lutter sérieusement contre la pollution plastique de l’environnement et de nos corps, il convient d’adopter des mesures plus radicales que le simple recyclage des emballages. Leur trouver des alternatives plus respectueuses de la santé et de la planète est donc de mise. Toutefois, à l’instar de toutes innovations de ce genre, cette option ne doit être considérée comme prioritaire qu’une fois nos usages du plastique réduits au nécessaire. Avant de chercher par quoi remplacer les tonnes de vêtements et les emballages inutiles, ne devrions-nous pas simplement réfléchir… à nous en passer ?

« Plastic free July »

L’été est une période propice à l’utilisation du plastique à usage unique. C’est pourquoi le mois de juillet qui commence est, comme chaque année, un mois de sensibilisation. A l’origine de cette initiative, le mouvement « Plastic free July », qui nous encourage à réduire autant que possible notre usage du plastique. En achetant des aliments non emballés, en utilisant des sacs réutilisables en tissu, en profitant de l’été pour acheter une gourde et vous passer des bouteilles… il existe 1000 manières d’agir, et plus encore à découvrir par vous-même !

Juillet est l’occasion d’agir individuellement, mais aussi collectivement. Ecole, entreprise, association, copropriété… Soumettez autour de vous vos idées pour le collectif, agissez concrètement et montrez l’exemple !

Le manifeste No More Plastic

Bien entendu, il n’est pas question de faire reposer la faute sur les citoyens, incités quotidiennement à la consommation par des voies toujours plus insidieuses. Chaque geste compte et doit être encouragé, mais la question doit avant tout être réglée au niveau structurel. C’est dans cette optique que No More Plastic a lancé un manifeste pour inciter le gouvernement à investir dans les solutions sans plastiques et à contraindre les industries à une nouvelle réglementation, plus transparente et permettant de contribuer à cette « économie sans plastique ».

Pour bien commencer votre mois de juillet sans plastique, vous pouvez le signer ici :

https://www.nomoreplastic.co/home-fr

Léo Pham

[1] https://www.vogue.fr/article/plastique-traite-international

https://www.mnhn.fr/system/files/atoms/files/la_pollution_invisible_des_plastiques.pdf