"On va éteindre la lumière en pensant qu'on a fait de grosses économies d'énergie et on va envoyer derrière un mail un peu rigolo […] et on aura consommé beaucoup plus d'énergie", déplorait en mai dernier Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. Si les émissions de gaz à effets de serre dues au numérique sont régulièrement pointées du doigt, on observe encore souvent une méconnaissance des ordres de grandeurs ainsi qu’un flou sur les moyens de lutter contre cette pollution. En 2020, le numérique émettait en France l’équivalent de 24 millions de tonnes de CO2 par an, soit 3,2% des émissions totales de l’hexagone. Apportant leur contribution à la lutte contre cette source de gaz à effets de serre, plusieurs start-ups permettent aux utilisateurs de réduire l’impact carbone des sites internet sur lesquels ils naviguent. Après un point sur la question des émissions liées au numérique, découvrez quelques-unes de ces plateformes, probablement plus efficaces pour diminuer vos émissions de CO2 que de renoncer à un mail rigolo de temps en temps.

Le numérique, ça pollue vraiment ?

En 2020, 631 millions d’appareils numériques étaient utilisés en France. Chacun des 58 millions de français possédant ces appareils disposent donc en moyenne de 11 équipements numériques. Comme on l’entend souvent, l’univers du numérique est un secteur polluant : les 24 millions de tonnes de CO2 dont il était responsable en 2020 correspondent à 3,2% des émissions nationales totales.

Source non négligeable des émissions de gaz à effets de serre, le numérique représente également une part significative de la consommation d’électricité (6,2%) et d’eau (2,2%) du pays. L’industrie du numérique implique également l’excavation de 4 milliards de tonnes de terre pour extraire les matériaux dont il a besoin.

Rapporté à d’autres usages, les 420kg de gaz à effet de serre qu’il génère par personne et par an, correspondent à 2 200 kilomètres en voiture. Au quotidien, pour un usage individuel, le coût en électricité du numérique équivaut à l’utilisation d’un radiateur de 1000 watts allumé pendant 8 heures, sa consommation en eau à environ 9 litres d’eau minérale, et le volume d’excavation dont il est responsable à 197kg de terre, chaque jour.

Mais qu’est-ce qui pollue au juste ?

Pour comprendre dans quelle mesure notre utilisation du numérique est émettrice de CO2, il est important de prendre en compte les 2 étapes de la vie d’un appareil connecté : sa fabrication et son usage.

Voici un tableau du collectif d’expert iNum sur la répartition des impacts du numérique en France (2020). La colonne « FAB » concerne la fabrication des équipements numériques, la colonne « USE » à leur utilisation. Concernant les émissions de gaz à effets de serre, on observe qu’elles sont provoquées en grande majorité par la fabrication des outils numériques, plutôt que par leur utilisation.

Ainsi, ne culpabilisez pas trop d’envoyer des selfies : c’est la fabrication des appareils qui pollue le plus ! Le meilleur moyen d’agir sur cette source d’émissions de gaz à effet de serre est d’agir sur la durée de vie de vos équipements. Achetez reconditionné, donnez ou vendez vos vieux appareils et ne demandez pas au père Noël de vous apporter le dernier smartphone chaque année.

Cette attention portée à la longévité de vos appareils, il existe toutefois un excellent moyen d’agir sur les émissions de CO2 liées à l’utilisation de vos équipements numériques, qui représentent tout de même 17% de ces émissions. Certaines plateformes vous proposent de réduire votre empreinte carbone sans pour autant diminuer votre utilisation du numérique.

Calculer et réduire votre empreinte carbone

Greenoco est l’une de ces nouvelles plateformes qui permettent de réduire l’empreinte carbone des sites internet que vous concevez. A travers plusieurs formules, elles offrent tout d’abord la possibilité de connaître l’empreinte carbone et la consommation d’électricité nécessaire à un certain nombre de sites, auxquels sera attribué un éco-score de A à G.

Ce calcul effectué, Greenoco propose d’optimiser différents paramètres du site web afin de rendre sa consultation moins énergivore et plus respectueuse de l’environnement. L’entreprise, qui continue de se développer et d’améliorer ses performances, permet de réduire en moyenne de 25% la consommation en électricité de ses utilisateurs, et jusqu’à 70% pour certains sites. Un moyen supplémentaire d'économiser l'électricité cet hiver ! Non seulement ces modifications n’impactent pas les fonctionnalités du site, mais elles raccourcissent le temps de chargement et améliorent ainsi la vitesse de navigation.

Greenoco offre ses services à tous les profils d’éditeurs de site web, entreprises de différentes tailles, sites de vente en ligne, associations ou encore institutions. La plateforme s’adresse également aux agences web et leur propose d’améliorer l’éco-conception des sites qu’elles conçoivent.

Léo Pham pour HelloPlanet.

Rapport de l'iNum sur les impacts environnementaux du numérique en France (17 Janvier 2021)

https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/plan-de-sobriete/vrai-ou-fake-climat-envoyer-un-email-de-moins-par-jour-permet-il-d-economiser-16-tonnes-de-co2_5466406.html

https://cherrypulp.com/fr/comment-reduire-lempreinte-ecologique-de-votre-site-web/

https://greenoco.io/

Images :

1 - Couverture - Melpomenem / Getty Images

2 - Aslan Alphan / Getty Images

3 - Impacts environnementaux du numérique en France - iNum - Janvier 2021

4 - Impacts environnementaux du numérique en France - iNum - Janvier 2021

5 - Site Greenoco

6 - Site Greenoco