Du jamais vu dans le monde : les émissions de méthane atteignent un record !

Selon une étude publiée mercredi, les émissions mondiales de méthane n’ont jamais été aussi élevées sur terre. Une nouvelle bien préoccupante, d'autant plus quand on sait que ce gaz est le deuxième gaz contribuant à l’effet de serre, juste après le dioxyde de carbone.  Coup dur pour la lutte contre le réchauffement climatique.

C’est l’objet d’une étude publiée dans Global Carbon Project  et réalisée par près de 90  scientifiques venus de tous horizons. Entre les années 2000 et 2017, les émissions de méthane (CH4) ont augmenté de près de 10% dans le monde, pour atteindre des records jamais enregistrés ce mercredi 15 juillet 2020, en dépit de la crise sanitaire et de la période de ralentissement économique qui a touché (et qui touche encore) le monde.

Si on parle bien moins souvent du méthane que du dioxyde de carbone, son potentiel de réchauffement est pourtant bien plus élevé. Bien que le CO2 reste plus longtemps (10 ans environ contre 1 siècle pour le CO2) dans l’atmosphère que le CH4, le méthane a un potentiel de réchauffement 28 fois plus fort par kg sur vingt ans que le dioxyde de carbone. Sur une période de vingt ans, ce pouvoir est donc 85 fois supérieur environ à celui du CO2.

À qui la faute ?

Selon l’étude, 60% des émissions sont de nature anthropique, c’est-à-dire qu’elles sont causées par l’activité humaine. Toutefois, ce chiffre reste approximatif « car les contributions des sources naturelles (zones inondées, lacs, réservoirs, termites, géologiques, hydrates, etc.) sont encore assez mal connues », souligne le rapport. Avec 30 % issus des troupeaux d’élevage et 8 % pour la culture du riz, les émissions anthropiques concernant le secteur de l’agriculture s’avèrent être majoritaires selon les chercheurs.

Pour ce qui est des énergies fossiles, l’exploitation du pétrole et du gaz représente 22 % des émissions liés à l’activité humaine et celle du charbon 11%. Du côté des déchets solides et liquides, leur gestion compte pour 18 % des émissions et les feux de biomasse et de biofuel 8%, le reste étant lié aux transports et à l’industrie.

Si les émissions de méthane sont largement supérieures dans les zones tropicales, de part l’humidité (64 % dans les zones de < 30°C), que dans les zones de moyennes latitudes (32% dans les zones de 30°C - 60°C) et des latitudes nord (4% < 60°N), elles augmentent tout de même dans toutes les régions du monde, excepté en Europe où la différence se joue essentiellement sur le secteur agricole et sur la gestion des déchets.

L’accord de Paris sur le climat est loin, très loin

Si on se réfère aux calculs menés par les chercheurs (à partir des activités productrices et des mesures atmosphériques constatées) pour la fin du siècle, l’augmentation des émissions de méthane conduirait la planète vers un réchauffement se situant entre +3°C/+4°C d’ici à 2100. Des chiffres nettement supérieurs à ceux fixées dans l’Accord de Paris, qui appelle à contenir l’élévation de la température de la planète  sous la barre des 2°C et à limiter la hausse des températures à 1,5°C d’ici à la fin du siècle.

Pour Marielle Saunois, enseignante-chercheuse au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (CEA/CNRS/UVSQ) et coordinatrice de l’étude,  «si on veut répondre à l'accord de Paris, il ne faut pas se contenter de limiter les émissions de dioxyde de carbone, il faut les réduire ainsi que celles de méthane ».

  En plus de cela, rien n’est encore perdu et d’autant plus quand on sait que le système Terre n’a pas atteint son point de non-retour. En effet, les scientifiques n’ont pas trouvé la preuve suffisante de l’augmentation plus que redoutée des émissions de méthane dans la région de l’Arctique.  Avec la fonte des glaces, les chercheurs s’attendent à ce que le méthane piégé dans les sols gelés se libère. C’est ce qu’ils nomment la rétroaction positive : une libération de gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique au fil que les températures grimpent. Une batterie de mesures visant à réduire les émissions de méthane semble ainsi plus que nécessaire.

 

Source futura-sciences 

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