Sénégal : quand la propreté devient un jeu d’enfant

La gestion des déchets dans de nombreuses villes africaines est un véritable défi et les populations sont la plupart du temps contraintes de vivre dans des « quartiers poubelles ». À Nianing, un petit village situé au Sénégal à 100 kilomètres environ de Dakar, un collectif de jeunes sénégalais a décidé d’en finir avec les déchets à même le sol. Pour ce faire, ils ont décidé d’installer des poubelles-paniers un peu partout dans leurs rues.

Jouer au basket pour jeter ses déchets

Exaspéré de voir les déchets s’entasser dans les rues de son village, Fodé Camara, l’investigateur de ce projet cherchait un moyen d’inciter les populations à ne plus laisser traîner leurs ordures dans les rues.  La culture de la poubelle étant encore trop peu développée dans son pays comme dans de nombreux pays africains, l’idée de créer des poubelles-paniers lui est venue.

Selon lui, « le basket est un peu incitatif. Quand on voit un panier de basket, on a le réflexe de lancer quelque chose pour marquer un point […] quand tu passes et que tu as un plastique en main, tu peux mettre un panier au lieu de le jeter au sol ». Le basket est ainsi un véritable moyen de changer les comportements chez les petits qui y voient facilement le côté ludique comme chez les grands qui ont envie de participer à la propreté de leurs rues.

Pour ce qui est de la conception, la fabrication d’une poubelle-panier nécessite 2 jours. Le filet est fabriqué et tissé à la main façon filet de pêche par l’un des proches de Fodé Camara et la poubelle en fer est quant à elle fabriqué par un métallurgiste local. Les poubelles sont ensuite installées dans les rues, le plus souvent sur des poteaux électriques. Il ne reste plus qu’au passant à y déposer leur déchet ou plutôt à marquer un panier. Espérons qu’un Michael Jordan sommeille en chacun d’entre eux !

L'initiative a-t-elle atteint son but ?

Le fait de jeter ses déchets n’est désormais plus une contrainte, bien au contraire. Le geste devient instinctivement plus mécanique. Les poubelles-paniers rencontrent un véritable succès puisqu’elles sont fréquemment pleines. Les déchets sont ensuite facilement récupérables par le bas grâce à un système de trappe qui s’ouvre et qui se ferme dans le fond de la poubelle.

Fodé Camara et ses amis souhaitent installer en priorité leurs poubelles dans les écoles et les universités pour sensibiliser la population dès le plus jeune âge à l’importance de la propreté des villes. Ils souhaitent également que l’État s’approprie le concept pour développer des poubelles-paniers à grande échelle au Sénégal, et pourquoi pas, sur tout le continent. Le 4 janvier dernier, le président sénégalais, Macky Sall, a inauguré les « cleaning-day », des journées nationales de nettoyage afin de bâtir un Sénégal plus propre. Bien que le ramassage des déchets soit une bonne chose pour le pays, le traitement des ordures est un défi majeur sur lequel le Sénégal doit se pencher. En témoigne la situation incontrôlable de la décharge à ciel ouvert de Mbeubeuss, désormais qualifiée de bombe écologique, qui réceptionne quotidiennement 2200 tonnes d’ordures, faute de politiques publiques efficaces.

Si l’idée des poubelles-paniers est simple et ingénieuse, elle ne date pourtant pas d’hier. En France, la ville du Havre a elle aussi misé sur des installations similaires dès juin 2019 pour inciter les habitants de sa ville à jeter leurs ordures au bon endroit.

 

Source et Image Les Observateurs - France 24

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