La végétalisation des villes semble plus que jamais d’actualité

Qu’y a-t-il de commun entre un potager en plein milieu d’une cité HLM et la plus grande ferme urbaine qui ouvre dès aujourd’hui sur les toits de Paris Porte de Versailles ? Pas grand-chose. Pourtant, les fruits et les légumes ne s’arrêtent plus de pousser en ville. De plus en plus de projets visant à végétaliser les zones urbaines se forment.

Des potagers en ville

Un peu partout ces derniers temps, de nombreux projets solidaires et similaires ont vu le jour : la création de potagers publics. Nantes, Le Havre, Tours ou encore Toulouse sont autant de villes qui ont récemment offert à leurs habitants (ou inversement) la possibilité de se mettre au vert. Le but ? Sensibiliser les riverains ou au contraire les autorités locales à se pencher sur la question de l’autosuffisance alimentaire.

À Nantes donc, on se lance dans un potager à grande échelle. 50 sites de production sont déjà en train de germer dans la ville. Le projet baptisé « paysages nourriciers » compte approvisionner les familles nantaises les plus impactées par la crise. À terme, la ville compte produire pas moins de 25 tonnes de nourriture. Les fruits et les légumes seront récoltés avec l’aide de bénévoles et d’associations.

À Toulouse, une entreprise fait gracieusement pousser des fruits et des légumes au pied d’une cité HLM, pour le plus grand bonheur des 182 locataires. La ville du Havre a quant à elle misé sur un potager de démonstration (des cueillettes sont également prévus) pour que ses habitants s’en inspirent et en reproduisent un chez eux.

À Tours enfin, inversement des rôles. Surnommées « les jardinières masquées », de simples citoyens ont récemment planté des fruits et des légumes un peu partout dans leur ville sur des espaces délaissés afin notamment de sensibiliser les autorités locales sur la question de l’autosuffisance alimentaire. Le mouvement a démarré lorsque certains bénévoles n’avaient plus la capacité de s’acheter de la nourriture. Le collectif devrait bientôt rencontrer quelques représentants de la ville pour une éventuelle collaboration.

L’une des ouvertures les plus attendues du printemps

À Paris, une initiative prévue depuis quelque temps maintenant ouvre une partie de ses portes dès aujourd’hui. Cette initiative, c’est celle menée par le groupe Le Perchoir qui compte déjà pas moins de cinq autres endroits époustouflants dans la capitale. Pour son nouveau projet, le groupe a vu les choses en grand et a souhaité concevoir la plus grande ferme urbaine en toiture au monde. Perché sur le toit du Pavillon 6 du Parc des Expositions Porte de Versailles, le projet dispose notamment de 14 000 m2 de cultures urbaines qui pourront alimenter le restaurant du lieu mais également les habitants du quartier. Le groupe souhaite ainsi faire de cette ferme un modèle à l’échelle du monde en matière de production responsable.

Agriculture urbaine : pourquoi tant d'engouement ?

Face à la crise, nombreux sont les Français qui ont fui les grandes villes pour retrouver l’air de la campagne et se reconnecter avec la terre et le vivant. Nombreux sont ceux également à avoir privilégié les circuits courts.

Cette phase de confinement a su rappeler notre forte dépendance alimentaire aux importations. Reprendre une partie de sa consommation en évitant la grande distribution pour un futur alimentaire plus autonome et plus sécuritaire est l’un des moteurs principaux de ces initiatives. Manger sain, faire des économies, éviter le gaspillage alimentaire ou encore fournir des aliments de qualité aux plus démunis, comme le montrent ces initiatives vues plus haut, sont autant de bénéfices recherchés.

Si beaucoup pensent que l’agriculture urbaine ne peut à elle seule nourrir toute la population, quoi que selon la FAO son rendement est 15 fois supérieur à l’agriculture rurale, il faut en tout cas souligner qu’elle est très appréciable pour compléter un panier en temps difficiles, d’autant plus quand on sait que le prix des fruits et des légumes s’est envolé depuis la période de confinement.

Remettre de la verdure dans les zones urbaines permettrait également d’atténuer le changement climatique tout en retissant du lien social entre les habitants, comme le démontrent les potagers partagés. Des études ont même montré l’impact positif des espaces verts sur notre santé mentale. À bas donc ceux qui pensent encore que l’agriculture urbaine est une activité de bobos, puisqu’elle semble en tout cas avoir de beaux jours devant elle.

Et vous, pensez-vous que ces initiatives sont des solutions durables permettant de réduire son impact écologique au quotidien, ou qu’au contraire, ce ne sont que des « techniques de greenwashing » visant à masquer la réalité écologique ?

 

Source : sortiràparis

Image : © Valode et Pistre architectes ATL

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