HELLO PLANET

Hello Planet est une plateforme vidéo qui permet de sensibiliser et d'éduquer sur les enjeux de la planète tout en permettant de financer des projets d'ONG.

Voir le site de l'éditeur

Les Hope Spots, ou les gardiens de nos océans

Les Hope Spots désignent les espaces marins, considérés comme essentiels à la santé de nos océans. Découvrez leur histoire et leur mission.

«Cette disparition n’est pas visible, elle se produit sous l’eau, à l’abri des regards. C’est le moment de dire fermement qu’il est temps de sauver cet endroit»  Sylvia Earle

Les océans recouvrent environ 70 % de notre planète. Ces derniers génèrent la majorité de notre oxygène, et possèdent une grande partie de la biodiversité mondiale. Malheureusement, l’Homme impacte grandement l’écosystème marin depuis plusieurs décennies. De sorte que l’activité humaine ait modifié 66 % des zones marines. En effet, la pêche est l’un des facteurs les plus néfastes pour la biodiversité. Actuellement, 1 million d’espèces sont menacées d’extinction. Ce qui n’est pas étonnant lorsque l'on sait que l’Homme exploite 55 % des espaces marins du globe. En 2015, on a d’ailleurs constaté que 33 % du stock de poissons a été exploité de façon non-durable et non renouvelable. De plus, 90 % des espèces pêchées industriellement sont en diminution constante.

La pêche n’est, malheureusement, pas la seule activité humaine qui impacte nos océans. La pollution est aussi responsable de la dégradation des espaces marins. Qu'il s'agisse de nos déchets plastiques, chimiques ou industriels, les océans absorbent tout. Cela modifie, donc, le PH de l’eau, et acidifie des zones entières. Résultats, l’Homme a créé des cimetières marins. Vidés de tout leur oxygène, les poissons et mammifères marins y meurent en masse. De plus la pollution plastique nuit à 267 espèces marines, principalement les tortues et les oiseaux de mer. Ces pollutions multiples causent alors la migration d’espèces vers d’autres espaces, ce qui déséquilibre tout l’écosystème et met, également, en danger les animaux qui migrent, puisqu'ils traversent des zones de pêche et finissent parfois dans nos filets. 

Ce triste constat nous invite à nous questionner sur l’avenir de nos océans. Comment allons-nous reconstruire les espaces marins, et est-ce, tout simplement, possible ? La réponse à cette situation, c'est la création de zones marines protégées, appelées “Hope Spots” ou “Zones d’espoir”.

 

Les Hope Spots, qu’est ce que c’est ?

«Ce n’est pas un simple concept, il s’agit d’une action concrète» S.Earle

 C'est Sylvia Earle, océanographe américaine, qui invente alors le concept de "Hope Spots" en 2009. Ils désignent les espaces marins, considérés comme essentiels à la santé de nos océans. Ces zones sont désignées par des spécialistes, et sont ensuite protégées contre tout type d’action humaine néfaste pour l’océan. Elles sont alors établies dans les zones peu protégées, ou qui ne bénéficient pas encore de réglementation.

Ainsi, il est interdit de pêcher, de forer ou de dégazer dans les Hope Spots. Ces zones marines sont sélectionnées lorsque l'on y observe la présence d'espèces endémiques. Cela signifie que les zones marines en question abritent de la faune et de la flore uniques, seulement présentes dans cette région du monde. Les Hope Spots sont aussi placés sur les littoraux pour venir en aide économiquement aux populations locales. Par exemple, la protection des littoraux peut favoriser le tourisme et réactiver l'économie d'une région. Mais pour cela, ce tourisme doit rester respectueux de l’environnement et ne pas devenir trop balnéaire, ce qui aurait un effet contre-productif. 

On peut aussi déclarer une zone comme étant un Hope Spot lorsque cet espace permet de compenser les effets négatifs de l’action humaine. Par exemple, cela peut être un littoral riche en flore qui capte le CO2 de façon abondante. Enfin, les Hope Spots peuvent aussi être des espaces marins qui représentent un patrimoine historique, culturel, ou spirituel. De ce fait, il y a actuellement 130 Hope Spots à travers le monde, dont 21 ayant été créés en 2019. Le dernier en date a été identifié en août 2021 dans la région des Açores, au Portugal. 

 

Mission Blue, l'ONG à l'initiative des Hope Spots :

Sylvia Earle, Golfe de Californie, Kip Evans

Sylvia Earle, océanographe âgée actuellement de 86 ans, est à l’initiative de ce programme de protection des océans. “Exploratrice à demeure” depuis 1998 pour National Geaographic, elle est la première femme à être directrice scientifique du National Oceanic and Atmospheric Administration. La même année, elle fut élue « Héroïne pour la planète » par le Times magazine. Profondément engagée dans la protection des océans, elle crée en 2010 l’ONG Mission Blues. Elle décide alors de créer un réseau mondial de Hope Spots. Son objectif est alors de préserver 30 % des surfaces marines d’ici 2030, un objectif qui correspond à la recommandation de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) pour assurer la santé des océans.

Ainsi, ce réseau de Hope Spots complet sera assez important pour préserver la biodiversité marine. Et, aussi, pour contrebalancer les externalités négatives de l’action humaine sur les océans. Missions Blue est, alors, soutenue par la célèbre entreprise Rolex depuis 2014. Partenaire avec National Geographic depuis 1954, l’entreprise soutient l’océanographe dans ses projets depuis les années 80. Rolex accompagne des personnalités et organisations qui œuvrent pour la protection de l’environnement dans le cadre de son initiative “Perpetual planet”. Mais Mission Blue représente actuellement son partenaire le plus important. 

 

L'importance des acteur·ice·s loca·ux·les et des autorités gouvernementales :

Les communautés locales, piliers du projet :

Pour commencer, Mission Blue œuvre en collaboration avec les populations locales, piliers de ce projet. Ce sont les garantes permanentes de la protection des littoraux. Leur accord est nécessaire pour établir un Hope Spot dans leur région. Pour obtenir leur soutien, il est, alors, important de sensibiliser ces populations et ces communautés. 

 « Le plus grand problème, c’est la méconnaissance de ce problème » S.Earle

Pour cela, Mission Blues organise de grandes campagnes de sensibilisation. L'ONG diffuse des documentaires, des vidéos et des photos dans les médias et réseaux sociaux. Ces campagnes sont, aussi, présentes dans les médias traditionnels afin de sensibiliser l’ensemble de la population. L’ONG donne également l’accès à la carte des Hope Spots sur l’ensemble du globe. Chaque Hope Spot possède une brève légende et de la documentation, ce qui permet aux internautes de comprendre son utilité en tant que zone protégée. 

De plus, tou·te·s les citoyen·ne·s du monde peuvent soumettre un projet de “Hope Spot” en remplissant un formulaire sur le site internet de Mission Blue. Un moyen ludique et efficace pour sensibiliser et inclure les communautés locales dans la protection de leur environnement. 

 

Les autorités gouvernementales et groupes d'expert·e·s, des allié·e·s pour Mission Blue :

Pour créer un Hope Spot, Mission Blue doit également convoquer des expert·e·s dans le milieu scientifique ou législatif. L’ONG collabore avec des instituts environnementaux, ou des associations locales capables de représenter et de défendre la zone du point de vue du droit et de la science. Ces expert·e·s (surtout les océanographes et législat·eur·rice·s) composent, alors, un conseil qui a pour but de voter les projets de Hope Spots. Ces conseils sont réunis 3 fois par an afin de créer le maximum de Hope spots.

La collaboration avec les agences gouvernementales est nécessaire pour mener à bien ces projets. Car, même si un cadre légal n’est pas nécessaire pour créer un Hope Spot si la population s’engage à veiller à sa protection, le but est d’en bénéficier d’un afin d’assurer une protection maximale. Ce sont également les autorités gouvernementales qui peuvent organiser des campagnes de sensibilisation de masse, surtout envers la jeunesse. Leur collaboration est, donc, importante pour mener à bien ces projets, même si tous les États ne sont pas favorables à la protection des océans. Il n’empêche que, depuis sa création, Mission Blue a réussi à obtenir la collaboration de 69 pays dans le monde pour mener à bien ses projets.

 

Focus sur 3 Hope Spots  :

Le Golfe de Californie :

Le Golfe de Californie est l'un des premiers Hope Spots, créé en 2009. Cette région est riche en populations de requins, mais malheureusement, elle était largement menacée par la pêche. Sylvia Earl et son équipe ont alors travaillé en étroite collaboration avec les autorités locales, les pêcheurs et la population afin de restaurer ce golfe et de préserver l’espèce. La pêche a, donc, été réglementée dans la réserve marine de Cabo Pulmo. 

Ainsi, depuis l’interdiction de la pêche, la population de requins a augmenté de 400 %. Cette augmentation de la biodiversité dans la réserve de Cabo Pulmo a créé beaucoup de tourisme, ce qui rééquilibre la perte économique de la région due à l’arrêt de la pêche. Cette zone, qui cumule plus de 1,5 millions de touristes, avait été soumise à un projet de construction touristique. Le projet Cabo Cortez devait regrouper 30 000 chambres dans un immense complexe. Le gouvernement a, finalement, refusé ce projet de construction balnéaire, qui allait à l’encontre de la préservation du parc marin national. Preuve que la collaboration avec le gouvernement est importante pour mener à bien les projets de Hope Spots, à long terme.

 

Couloir de migration Cocos-Galapágos :

« La clé pour protéger ces espèces est de créer des autoroutes marines protégées. » S.Earle

 

Ce Hope spot représente la première autoroute marine protégée. En effet, cette zone est largement empruntée par de nombreuses espèces marines telles que des requins, des baleines ou des tortues. Auparavant, cette autoroute migratoire traversait une zone de pêche, et de nombreux mammifères marins étaient capturés et tués accidentellement par les chalutiers. Pour mener à bien ce projet, Mission Blue a travaillé avec le gouvernement équatorien et costaricain afin de créer un couloir protégé qui permettrait aux animaux de migrer en sécurité. Cette région, extrêmement riche en espèces endémiques, est protégée depuis 2020 et marque le début de ce nouveau concept de zone marine migratoire. 

Le nouveau Hope Spot des Açores :

Le nouveau Hope Spot se trouve sur la zone marine des Açores au Portugal. Avant cela, de nombreuses activités humaines nuisaient à la biodiversité de cet espace, comme la pêche, le transport maritime ou encore l’agriculture. Notamment parce que les pesticides et autres engrais contaminaient l’océan et acidifiaient le PH de l’eau. Mission Blue a donc collaboré avec le gouvernement portugais, l’Université des Açores ainsi qu’avec d’autres associations. Ce Hope Spot, présent au milieu de l'océan Atlantique, protège désormais les baleines et marsouins de la région.

 

Lauriane Canard.

 

 

SOURCES :
Crédit Photo : Unsplash

Visualisez cette annonce pour continuer à gagner des points

Bravo, vous venez de gagner points.

Alors, connectez-vous pour pouvoir faire un don gratuit.

Je m'inscris Je me connecte
Plus tard
Prochaine vidéo dans 6 secondes
×