Clovis Cornillac dans "Les têtes givrées" : empêcher l'espoir de fondre

Né en 1968 à Lyon de parents cinéastes, Clovis Cornillac commence sa carrière d’acteur dès l’âge de 13 ans dans un feuilleton télévisé, puis au cinéma l’année suivante dans Hors-la-loi. Repéré pour son talent, il jouera dans une soixantaine de longs-métrages français. Il est aujourd’hui un acteur et réalisateur reconnu et récompensé par nombreux prix, dont le césar du meilleur acteur dans un second rôle en 2005 pour Mensonges et trahisons. Sensible à la cause climatique, Clovis Cornillac est à l’affiche du film « Les têtes givrées » de Stéphane cazes, qui sort ce 8 février.

Clovis Cornillac a été exposé aux questions écologiques il y a plus de 30 ans déjà par un oncle sensible à l’environnement. Clovis regrette aujourd’hui d’avoir été, à l’instar de sa génération, « gentiment sourd » aux avertissements du passé. Il est malgré tout confiant devant une nouvelle génération très consciente des problèmes du monde et déterminée à leur faire face. Clovis Cornillac ne laisse pas pour autant aux jeunes tout le poids de la transition écologique, et participe à son échelle en modifiant ses habitudes. Débarrassé de sa voiture, l’acteur effectue ainsi tous ses trajets en vélo électrique et a considérablement réduit sa consommation de viande.

La transition écologique doit nous rassembler

Alors que la question écologique devrait selon lui dépasser tous les clivages politiques et nous rassembler, Clovis Cornillac déplore une certaine agressivité marquant les échanges. Il encourage ainsi à ne plus voir dans les propositions d’améliorations des leçons de morale, à ne plus confondre geste pour la planète et reproche aux moins engagés.

« Une grande partie de la population se sent agressée dès que tu dis simplement :

- Je n’ai plus de voiture.

- Ah oui bien sûr ! Tu n’as plus de voiture mais t’as quand même un téléphone portable ! »

Il soulève ici deux enjeux cruciaux du débat. D’une part, un geste, une habitude ou une idée ne s’accompagnent pas toujours d'une injonction à faire la même chose. Ensuite, il n’est pas incohérent de ne plus prendre l’avion mais d’avoir un téléphone portable, ni de faire le tri mais de continuer à manger de la viande !

« Les têtes givrées », empêcher l’espoir de fondre

En salle le 8 février 2023, le long-métrage « Les têtes givrées » mettra en scène les élèves de SEGPA d’un collège au pied du Mont-Blanc. Leur professeur, incarné par Clovis Cornillac, organise une sortie sur un glacier qui va les chambouler, les sensibiliser et surtout les rassembler derrière le combat contre le réchauffement climatique.

Comme beaucoup d’artistes, c’est un principe pour lui : Clovis refuse de nous dire ce qu’il souhaite que les spectateurs retiennent du film. Il n’y a pas de bonne façon de le voir ni d’y être sensible. « Il n’y a pas une personne dans la salle qui va être touchée au même moment. » nous livre-t-il.

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Léo Pham