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Derrière l'exploitation du Cacao, celle des hommes et de la Nature !

Seriez-vous prêt à donner votre vie pour un carré de chocolat ? Ceci n’est pas une question qui s’adresse à votre gourmandise, mais bien à votre personne. Pourriez-vous accepter d’être exploité financièrement et physiquement pour cultiver du cacao ? Malheureusement, en Afrique de l’Ouest, la plupart des agriculteurs de cacao n’ont pas le choix face à cette question. Ils cultivent les terres dans des conditions déplorables pour assurer leur survie. Au-delà de l’appauvrissement des agriculteurs, l’exploitation du cacao engendre la déforestation, la mort de la biodiversité et le travail infantile… Retour sur l’exploitation de la fève la plus célèbre du monde, la fève de cacao. 

 

DES CONSÉQUENCES DRAMATIQUES POUR L’ENVIRONNEMENT:

 

La fève de cacao est principalement exploitée par l’Afrique de l’Ouest. Le premier pays producteur est la Côte d’Ivoire (40 % de la production mondiale). Or, le pays est déforesté à 90 %… Ce constat n’est pas une simple corrélation, car la majorité des terres sont décimées pour créer de nouvelles exploitations agricoles de cacao. Pour cause, le gouvernement et les grandes industries encouragent les agriculteurs à exploiter de nouvelles terres fertiles pour accroître davantage leurs rendements. Les agriculteurs sont encouragés à produire des monocultures de cacao. Au lieu de diversifié leur plantation avec d’autres plantes, et ainsi de maintenir l’équilibre de l’éco-système du pays, les agriculteurs ne cultivent que le cacao.

 

Le pays souffre d’une forte crise climatique. La biodiversité en est largement impacté, et la faune et la flore se meurent à petit feu. Bientôt, les forêts primaires qui regorgeaient de trésors de la nature ne seront plus qu’un lointain souvenir. 

 

DES AGRICULTEURS QUI S’ENFONCENT DANS LA PRÉCARITÉ :

Ces exploitations intensives engendrent également des problématiques sociales. Premièrement, les agriculteurs de cacao sont fortement exploités par les multinationales agroalimentaires. Forcer à produire toujours plus, les agriculteurs sont contraints de travailler dans des conditions déplorables afin d’augmenter au maximum leur rentabilité. 

BSIP via AFP

De plus, victimes des lois du marché, il arrive régulièrement que les prix flambent et que les agriculteurs soient obligés de brader leurs productions pour être le plus compétitif. Dans un pays où la production de cacao est un pilier économique, la concurrence est rude, et les grandes entreprises se régalent de cette course au rabais. Refus de les payer, intimidations, et conditions de travail précaire, les travailleurs du cacao subissent de nombreux outrages au droit du travail.

 

Cette photo d'archive prise le 03 juillet 2019 montre des personnes triant des fèves de cacao chez un exportateur de cacao à Abidjan. AFP / Sia KAMBOU

Plus encore, ce domaine agricole emploie de nombreux enfants. Contraint d’augmenter leur rente, il n’est pas rare que des agriculteurs soient obligés de faire travailler leur enfant dès le plus jeune âge afin de produire plus. Souvent, ces enfants ne sont pas payés et trop impuissants et inconscients pour contester. Dans le pire des cas, ce sont des exploitations qui « rachètent » ces enfants. On leur promet une carrière et un avenir, mais bien évidemment, ils sont exploités sans retour et finissent prisonniers de leurs conditions durant de nombreuses années. Ce cauchemar se produit dans la quasi-totalité des pays d’Afrique de l’Ouest qui produisent du Cacao. 

 

Mais alors, qui est responsable ? 

La première erreur, c’est de blâmer les agriculteurs. En effet, entre sauver la forêt et sauver sa peau et celle de sa famille, le choix est souvent évident. Le problème, c’est qu’ils sont victimes des décisions des industriels et des grands exploitants. Ce sont eux qui décident des conditions de travail, des rendements et des prix. Ils gèrent d’une main de fer des agriculteurs qui luttaient pour ne pas s’enfoncer davantage dans une précarité sans fin. 

 

 

Cela nous amène à nous, les consommateurs. En France, nous consommons en moyenne chacun pas moins de 6,5kilos de chocolat par an. Il ne faut jamais sous-estimer notre pouvoir d’achat !  Un marché juteux pour les industriels qui les encouragent à répondre à la demande. Or, si personne ne fait attention à la provenance et les conditions de production, les industriels continueront à produire dans l’excès sans se préoccuper du sort des agriculteurs africains. Il revient à nous de ne pas consommer de façon abusive, et surtout de veiller à ce que le chocolat soit le plus éthique possible.

Enfin, les derniers acteurs responsables sont les politiques. En Afrique, la responsabilité du gouvernement est importante puisque ce sont eux qui encouragent les paysans à surproduire à n’importe quel prix. Surtout lorsque le cacao est l’une des veines économiques principales du pays. Le 9 mai 2022, Abidjan a accueillit la Cop15 (Conférence internationale sur la lutte contre la désertification). L'exploitation du cacao fait donc partie des grands enjeux pour les pays africains. La désertification étant décuplée par la déforestation nécessaire à la culture du cacao. Mais le secrétaire exécutif de l’initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana (ICCIG), Alex Assanvo, a affirmé lors d'une conférence de presse le 13 mai 2022 que le cacao était un bienfait pour la forêt. Cela permettait, au contraire, de faire reculer la déforestation... 

 

Vestige des relations coloniales, il faut savoir que certains pays d’Afrique sont contraints économiquement par les pays d’Europe, non pas parce que les états européens sont foncièrement malveillants, mais parce que malheureusement, la structure économique des pays d’Afrique dépend largement des marchés européens. La Commission Européenne a lancé un projet visant à interdire l’importation de cacao issue d’une exploitation néfaste pour les hommes et l’environnement. Une action forte de sens qui peut se révéler insuffisante s'il n'y pas une action concrète mise en place rapidement.

Mais alors, que faire pour changer les choses ? 

Tout d’abord, il faut encourager le maximum de paysans à opter pour des projets d’agroforesterie. Ces derniers pourront ainsi mieux maîtriser leur prix, car ils auront d’autres exploitations agricoles. Comme on le dit, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier ! De plus, cela permettra de recréer une biodiversité, car plus il y a d’espèces végétales, plus il y aura de diversité animale. C’est un cercle vertueux qui semble être l’une des solutions les plus éthiques et pertinentes pour l’agriculture dans le futur. 

 

 

Il faut également réapprendre à consommer car chaque produit acheté est un acte politique. Car lorsque vous achetez du chocolat industriel de basse qualité, c’est comme si vous acceptiez leur façon de produire et que vous les encouragiez à continuer. L’effervescence des produits bio et vegan montre bien que si les consommateurs changent de mode de consommation, les industriels s’adapteront toujours. Ces derniers motivés par l’appât du gain, sont à l’écoute de leur clientèle pour la satisfaire au maximum. Et s'il est trop compliqué pour vous de vous séparer de votre tablette de chocolat industrielle préférée, essayer tout simplement d’en consommer moins afin de limiter les dégâts environnementaux. 

 

Pour les amoureux du chocolat, nous avons recensé les labels alimentaires qui vous garantissent la qualité du chocolat : 

 

Désormais, il semblerait que vous ayez toutes les cartes en main pour changer les choses.

Le chocolat nous est précieux, alors faisons en sorte que nous puissions le consommer de manière responsable pour notre bonheur et pour la planète !

 

Lauriane Canard.

 

Sources :

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