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La fin de la chasse à la baleine en Islande.

C.W : Images graphiques (baleines mortes, sang...)

À partir de 2024, la chasse commerciale à la baleine ne sera plus autorisée en Islande. Pour cause, la demande de cette viande est en déclin. La motivation de cette nouvelle a donc un fond économique, mais cela va permettre de protéger la biodiversité marine. Retour sur cette pratique barbare qui devrait disparaître d’ici quelques années. 

 

Fin de la chasse à la baleine en Islande :

L’Islande est l’un des trois pays du monde à encore pratiquer la pêche à la baleine avec le japon et la Norvège. Cette chasse avait été interdite par la Commission baleinière internationale (CBI) en 1986 afin de préserver les cétacés. Mais l’Islande avait refusé de respecter cette loi, et avait donc repris la chasse en 2003. Seule la chasse de la baleine bleue était interdite à ce jour.

Une pratique de moins en moins rentable :

La viande de baleine est un plat “traditionnel” islandais, ce qui justifie en autre la volonté de l’Islande de préserver cette pratique. De plus, jusqu’en 2018, l’Islande était l’un des principaux fournisseurs de viande de cétacés au Japon, le plus grand consommateur de viande de Baleine. Le Japon qui était membre de la CBI ne pouvait donc pas pêcher les cétacés. Mais en 2019, après 30 ans d'interdiction, le pays sort de la CBI et réhabilite cette Pêche. L'Islande perd alors son marché et ne parvient plus à écouler ses stocks. 

Et pour cause ! Même si la viande de baleine est un plat traditionnel, seulement 1 % de la population islandaise consomme cette viande. Désormais, seuls les touristes en manque d’exotisme consomment cette viande. Une raison qui reste bien trop infime pour continuer à pratiquer cette pêche barbare. Les deux entreprises de pêche islandaises, Hvalur et IP-Urger, ont alors vu leur bénéfice diminuer. De plus, la crise sanitaire a compliqué davantage cette pratique. Enfin, l’entrée en vigueur d’une zone côtière où la pêche est interdite, oblige les pêcheurs à aller plus loin au large. Ce qui complique la pratique de cette pêche. 

 

Vers le Whale Whatching, un nouveau marché : 

Ces raisons ont donc convaincu le gouvernement islandais de cesser cette activité. La ministre de la Pêche Svandis Svavarsdottir, membre du parti de gauche écologiste au pouvoir en Islande souligne que « Sauf indication contraire, il y a peu de raisons d’autoriser la chasse à la baleine à partir de 2024 » et qu’ « Il y a peu de preuves qu’il y ait un avantage économique à pratiquer cette activité ». 

Le gouvernement a d’ailleurs réalisé que le Whale Watching, ou l’observation des baleines serait une économie bien plus rentable. En effet depuis quelques années, le tourisme des baleines connaît de plus en plus de succès. Cette activité générerait plus de 22 millions d’euros par an en Islande selon l'association IFAW. Elle indique également en 2019 que "Plus de 350.000 personnes se rendent sur l’île chaque année pour observer les cétacés, démontrant que les baleines ont beaucoup plus de valeur pour l’économie islandaise quand elles sont en vie plutôt que morte".

Alors, même si les motivations de l'État islandais ne concernent pas la préservation de l’environnement, mais revêt un caractère beaucoup plus financier, on peut considérer cette nouvelle comme une victoire pour la Nature et notre biodiversité marine. 

Source : leMatin

Mais pourquoi chasse-t-on la baleine ?

Nous nous sommes aussi demandées pourquoi on chassait la baleine ? On a découvert que cette viande était extrêmement peu consommée, alors pourquoi était-elle encore pêchée ? Et bien les raisons sont multiples, à commencer par l'appât du gain ! Car historiquement, cette pêche était très rentable.

Des motivations économiques : 

De nos jours, il est difficile de rivaliser avec l’argent. Comme nous le montre l’exemple de l’Islande, la question de la rentabilité peut encourager un gouvernement à pratiquer une pêche, et à l’arrêter si cela ne devient plus bénéfique économiquement. Jusqu’en 2019, l’Islande exportait l'essentiel de sa production au Japon, car ces derniers avaient décidé de respecter l’interdiction de pêche des cétacés durant 30 ans. Ainsi, lorsqu’en 2003 l’Islande avait décidé de braver l’interdit de la CBI, le gain financier semblait être la motivation principale.

La graisse de baleine a longtemps était utilisée pour les cosmétiques comme le savon et les rouges à lèvre. Mais elle a aussi beaucoup servi dans le tannage du cuir, la lubrification des outils, ou comme imperméabilisant pour le bois et les bateaux. Donc, durant plusieurs siècles, la vente de la graisse de baleine était un commerce juteux. Désormais, la graisse de baleine est remplacée par des dérivés du pétrole. Alors oui il y a mieux, mais cela a permis de réduire cette chasse car elle n’était plus aussi rentable qu’avant. 

Le poids des traditions :

Ensuite, vient le poids des traditions. En Islande, comme en Norvège, la culture a toujours compris la pêche de cétacés. Comme de nombreuses traditions, elles ont été basées dans un contexte économique, historique, et environnemental bien différent du nôtre. Mais certaines traditions persistent malgré leurs impacts néfastes et leur manque de popularité.

 

Le Japon : la viande de baleine populaire après la Seconde Guerre Mondiale

Source : France Culture 

Par exemple au Japon, la viande de baleine était très populaire à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. La population était en sous-alimentation, et cette viande représentait un énorme apport en protéines. La viande de baleine était peu chère et abondante. Mais désormais, cette viande n’est presque plus consommée, même si le Japon reste le plus grand consommateur de viande de cétacés.

En effet, la consommation de viande de baleine était de 220 000 tonnes en 1960, et désormais elle atteint difficilement les 5 tonnes. C'est-à-dire qu'à la sortie de la guerre, les Japonais consommaient en moyenne 30 kilos par an. Maintenant, il n'en consomme que 300 G par an. Le plus contradictoire, c’est que cette viande devenue trop impopulaire doit être écoulée dans les écoles et dans les hôpitaux, car personne n’en consomme. À se demander pourquoi cette chasse a été réhabilitée au Japon en 2019 si aussi peu de personne la consomme !

 

Le massacre des Îles Féroé

Sources : La dolphin connection 

 

Le Danemark reste le pays avec la tradition la plus meurtrière pour les cétacés. En mer du nord, les îles Féroé pratiquent la chasse rituelle de delphinidés, le "Grind”. Ces saignés barbares ont pour finalité la consommation, même s'il est reconnu que cette viande n’est pas bonne pour le corps à cause de la présence de métaux lourds. Cet événement annuel qui fait grincer des dents les associations de protection animale comme Sea Shepherd est peut être l’exemple le plus caractéristique du poids de la tradition à l'origine de la pêche des cétacés.

 

 

 

Une pratique cruelle qui doit être interdite :

Au-delà du fait de tuer un animal, se pose la question de la façon dont on le tue. Tous les moyens et toutes les raisons ne se valent pas. Et dans ce cas précis, la chasse à la baleine est loin d’être la plus éthique et la plus noble. 

Une pêche barbare :

Les cétacés sont très grands par rapport à nous, nos moyens pour les tuer sont donc assez barbares, car on a du mal à maîtriser des animaux de cette taille. De plus, les pêcheurs industriels se doivent d’être rapide et donc choisissent les moyens les plus efficaces et souvent les plus douloureux. 

Les pêcheurs emploient souvent des harpons très puissants qui explosent dans le corps des mammifères marins. Les griffes d’acier percent la cage thoracique et remontent les baleines à la surface, parfois encore vivante et en pleine agonie. Certaines mettent plusieurs minutes à mourir et souffrent atrocement.

Beaucoup de navires norvégiens utilisent des armes appelées Whalegrenade-99. Ce sont des canons placés sur le pont qui tirent des harpons avec du penthrite, un explosif très puissant. L’explosion se produit souvent après que le harpon ait touché l’animal, ce qui lui procure une seconde douleur extrême et révèle le caractère barbare de cette arme.

Enfin, de nombreux navires pêchent des baleines en gestation ou accompagnées de leurs baleineaux. Cette pratique très peu éthique est largement condamnée par les ONG. Cependant, elle continue de persister dans les mers du Nord. Ainsi en plus d’être cruelle, cette pratique nuit doublement à la biodiversité et ne permet pas la régénération des espèces chassées. C'est un réel problème pour l’équilibre de l'écosystème marin. 

 

 

 

Source : code animal 

 

 

Une biodiversité marine qui ne cesse de diminuer :

La question de la chasse des baleineaux nous invite à nous questionner sur l'impact de la pêche industrielle sur la survie des espèces de cétacés. La biodiversité marine a été totalement défigurée par ce type de pêche. Que ce soient les sardines, le thon ou les baleines, chaque espèce qui est largement consommée dans le monde subit des baisses de population intense depuis plusieurs décennies. La baleine bleue est d’ailleurs en voie de disparition. Or, les autres espèces de cétacés qui sont menacés continuent d’être chassées par une poignée de pays. Et les pêcheurs ne respectent pas toujours les saisons de pêche, ou les conditions de pêche imposées par la CBI.

 

Une viande souvent toxique :

La chasse de la baleine pose un second souci, c’est sa constitution. Il n’est pas rare que la viande de cétacés soit chargée de métaux lourds et devient toxique pour l’homme. Alors pourquoi continuer à chasser de façon industrielle ces animaux si nous savons que leur viande peut être toxique. Cela vient directement contredire les gouvernements de certains pays qui prônent que cette viande est bonne pour la santé car pleine de protéines. 

C'est le cas de La Norvège ! En effet, c'est le pays qui tue actuellement le plus de cétacés. Le gouvernement aurait subventionné cette pêche pour encourager sa population à consommer ces protéines présentées comme “plus saine” que la viande rouge. Heureusement pour nos baleines, cette viande est impopulaire et les Norvégiens ne consomment presque jamais cette viande. Ce qui revient à nous poser la question de l’utilité de cette pêche en Norvège !

 

 

L'exception qui confirme la règle : les autochtones d’Alaska et du Canada : 

 

Source : Le Temps, photo de Peter Lourie

 

Les autochtones d'Amérique du Nord sont officiellement la seule communauté à avoir le droit de chasser cet animal, mais pourquoi ? Il est important ici de comprendre pourquoi certaines pratiques doivent perdurer dans certains peuples, et pourquoi cela est différent des pratiques commerciales et industrielles.

Un impact environnementale proche de zéro :

L'impact environnemental de la pêche traditionnelle amérindienne ou inuite est minime. Pratiquée depuis plusieurs siècles, cette chasse traditionnelle capture un millier de proies par an, un chiffre faible et qui ne modifie pas l'écosystème marin. De plus, les cétacés péchés sont essentiellement des bélugas (ou baleine blanche) , des narval et des baleines boréales (les prises les plus faibles des trois espèces). Or, les industries baleinières s’attaquent à des cétacés bien plus massifs et rares comme les rorquals, la baleine Mink ou des mammifères rares comme des baleines hybrides (le croisement entre une baleine bleue et un rorqual). Avec l’expansion de la pêche industrielle, beaucoup de peuples ont dû cesser cette pêche après plusieurs siècles, car il y avait de moins en moins de cétacés et leur survie était en grave danger. Preuve que la pêche traditionnelle amérindienne n’avait pas impacté la biodiversité marine jusqu'à présent.

Ces peuples sont proches de la nature et de ses logiques. Ils effectuent une pêche dans le respect des mammifères. Il y a des saisons précises, des techniques traditionnelles et des rites qui permettent de ne pas nuire à l’équilibre de l’environnement. Contrairement aux industriels, ces peuples effectuent cette pêche dans le respect et l’éthique. En effet, 80% de la biodiversité mondiale est préservée par les autochtones présent sur le globe. Il est donc compréhensible que ces peuples puissent pratiquer cette pêche, car on sait qu’ils ne rompent pas l’harmonie de la nature, au contraire, il la respecte plus que n’importe qui.

 

Une pêche traditionnelle de subsistance :

Source : Le Temps, photo de Peter Lourie

 

La pêche traditionnelle est une pêche de subsistance. Ainsi, elle assure la sécurité alimentaire de la population inuite et amérindienne. Il va de soi qu’elle participe tout de même à faire vivre l’économie des peuples autochtones, mais ça n’est pas un moyen de s’enrichir de façon exponentielle comme une grosse industrie occidentale, qui jusqu'à peu, n’avait pas de quotas. De plus, la population arctique dépend énormément de la pêche, de la chasse et de la cueillette. Cette région du monde peut être très isolée, et sa population relativement pauvre.

La fin de cette pêche pourrait gravement nuire à leur économie et à leur santé alimentaire. En effet, la chasse n’est pas la pratique la plus efficace dans cette région où les mammifères terrestres se font de plus en plus rares. Et la cueillette est peu rentable dans les régions arctiques. La consommation de poisson et notamment de cétacés représente réellement un aliment essentiel dans cette région du monde. 

Une tradition importante pour l'identité autochtone et la place des femmes :

 

Source : Le Temps, photo de Peter Lourie

La pêche traditionnelle fait partie des éléments clé de la culture inuite et amérindienne du nord. Il est délicat de contester cette pratique, car ces peuples ont lutté pour préserver leur culture et leurs traditions, écrasées par la colonisation. L'identité autochtone repose alors sur la pêche traditionnelle et l'interdire revient à imputer une part de cette culture. 

Plus encore, il semblerait que cette chasse soit importante pour la valorisation de la place des femmes dans cette communauté. En effet, le ménage classique dans cette région est constitué du père qui chasse et de la mère qui est au foyer. Mais contrairement à ce que l'on peut penser, la femme est très importante dans la chasse, elle a un rôle de stratège. Même si elle n'est presque pas sur le terrain, elle participe à la logique de la chasse et aide l'homme à obtenir la proie. Ce sont d'ailleurs les femmes qui doivent découper la viande en premier dans cette culture. 

Les femmes sont même considérées comme les "capitaines d'équipages" puisqu'elle organise et aide la capture des mammifères. Dans certaines régions de l'Est du Canada, les femmes effectuent des chants ou des danses sur les grèves afin de rabattre les baleines sur les littoraux et fêter leur capture. Des chefs de communauté revendiquent l'importance des femmes dans cette tradition et encouragé leur présence lors des comités du CBI. 

 

Un sujet complexe qui porte au débat :

 

La question autochtone ne fait pas l'unanimité. En effet, certaines ONG qui luttent activement pour la préservation de la biodiversité ne sont pas en accord avec la pêche traditionnelle, jugée encore trop néfaste pour l’environnement. La pêche traditionnelle de cétacés porte alors le débat auprès des instances internationales.

La question est désormais de savoir comment maintenir l’équilibre entre la protection de la biodiversité, une problématique plus qu’urgente, et le maintien des cultures et traditions autochtones, trop souvent négligées par les vestiges de la colonisation et les logiques mondialistes. Car interdire cette pêche nuit à la préservation de la culture inuite et amérindienne, culture déjà largement effacée de l'histoire par le colonialisme. Mais l'urgence environnementale actuelle nous laisse nous questionner sur l'importance d'une tradition face à une planète qui se meurt... Affaire à suivre ! 

 

Pour plus d'informations sur la pêche traditionnelle autochtones, cliquez ici !

 

Lauriane Canard

 

Sources :

International Whaling Commission (CBI) 

Good Planet Mag' , "L’Islande vers la fin de la chasse à la baleine"

Code animal, "CHASSE A LA BALEINE, LE DÉBUT DE LA FIN ?"

leMatin, "L’Islande compte cesser la chasse à la baleine dès 2024"

La pêche artisanale à la baleine en Amérique du Nord (par Milton M.R. Freeman)

Le Temps "BARROW, ALASKA: VOYAGE AU BOUT DU MONDE"

C'est assez : "Etats-unis : Après 20 ans, une tribu autochtone espère de nouveau chassé la baleine"

France Culture "Le Japon chasse la baleine mais n'en mange plus"

 

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