La Métropole de Grenoble confrontée au fléau des lingettes jetables

Avec la crise de la covid-19, le recours à du matériel de protection (masque, gants, etc) a considérablement augmenté, et les produits de désinfections qui vont avec aussi. C’est notamment le cas des lingettes désinfectantes jetables qui sont ressorties des placards avec la pandémie.

Malheureusement, leur utilisation a usage unique n’est pas une aubaine pour l’environnement surtout quand elles sont jetées dans les toilettes ou sur la voie publique. À Grenoble, elles sont retrouvées en masse dans les réseaux d’assainissement. Vendredi 5 juin, Christophe Ferrari, le président de la métropole a assisté au nettoyage d’un poste de relèvement des réseaux d’assainissement, pour constater « l’ampleur des dégâts, jetés à tort dans les toilettes ».

Les lingettes, ce n’est pas dans les toilettes !

Depuis quelques mois, les lingettes sont devenues un véritable fléau pour les réseaux d’assainissement de Grenoble. Pendant la pandémie et le confinement (mais également aujourd’hui encore), nombreux sont ceux qui ont entrepris un grand ménage avec des lingettes désinfectantes. Malheureusement, beaucoup continuent de les jeter dans les toilettes après leur utilisation. Les lingettes jetées sur la voie publique sont également pointées du doigt, puisqu’avec la pluie et le vent, ces dernières se retrouvent directement dans les égouts.

En se rassemblant dans les canalisations, ces petites lingettes obstruent par la suite les conduits et menacent tout le réseau. Il faut ainsi aspirer les bouchons régulièrement.

« Chaque année, 70 tonnes de déchets sont retirées des 162 postes de relèvement qui permettent de faire remonter les eaux usées pour les acheminer à la station de traitement Aquapole, située au Fontanil-Cornillon. Le nettoyage de ces postes nécessite environ 700 interventions par an ».

Aujourd’hui, les interventions sont de plus en plus courantes et ont augmenté de 25 % à Grenoble. Malgré ces interventions en amont, des lingettes arrivent jusque dans les stations d’épuration et peuvent même créer des dysfonctionnements provoquant le débordement de certaines stations, ce qui peut par la suite polluer le milieu naturel et mettre en danger la faune et la flore.

Ne pas se fier à la mention « biodégradable »

Les arguments marketing avancés par les fabricants de lingettes peuvent amener à confusion, et la mention biodégradable pourrait en partie expliquer cette pollution.

Pourtant, "les lingettes n’ont pas le temps de se décomposer entre les WC et la station d’épuration. Il n’existe d’ailleurs aucune filière de recyclage de ces produits, définitivement néfastes pour l’environnement. "La Métropole [de Grenoble] appelle ainsi à ne pas tenir compte de la mention "biodégradable" qui figure sur de nombreux paquets de lingettes", puisqu’il s’avère en effet qu’elles n’ont pas le temps de se dissoudre.

Toutefois, elles ne sont pas les seules coupables retrouvées dans les réseaux d’assainissement. Protections périodiques, masques, préservatifs, etc sont également responsables de cette pollution.

Pourtant, il y a tout intérêt à utiliser d’une part moins de matériel de protection et de désinfection jetable et d’autre part à ne pas les jeter dans les toilettes et/ou sur la voie publique car les interventions effectuées par les agents de l’eau se répercutent directement sur notre facture d’eau et d’assainissement.

 

Sources Le Dauphiné, Observatoire national des services d'eau et d'assainissement

Image © Adam Radosavljevic

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