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L'éco-anxiété, le mal-être de notre siècle

L'éco-anxiété, une maladie ou une prise de conscience ?

 

L'éco-anxiété, qu'est-ce que c'est ?

Depuis quelques années, le concept de “l’éco-anxiété” a émergé un peu partout dans le monde. C’est un état psychologique qui touche les personnes anxieuses pour l’avenir de notre planète. Cela se manifeste par de la peur, de l’inquiétude, de la colère, de la culpabilité ou de la tristesse. Parfois, cette anxiété peut provoquer un élan d'espoir pour notre avenir, mais ses effets sont le plus souvent négatifs sur l’état psychologique. Ce concept est importé en 2019 en France par la médecin Alice Desbiolles à travers son livre L’éco-anxiété : vivre sereinement dans un monde abîmé.

Actuellement, cet état n’est pas considéré comme une maladie, mais dans des cas extrêmes, il peut devenir une pathologie. Actuellement, l’éco-anxiété n’est pas comprise dans son ensemble, et les psychologues et thérapeutes ne sont pas tous d’accord sur les causes de cette anxiété. Ainsi, de nombreux professionnels de la Santé traitent encore ces patients angoissés comme des cas isolés, victimes de leur propre angoisse personnelle. 

San Fransico, Etats-Unis, Li-an Lim

 

Cependant, des spécialistes de cette anxiété écologique s’accordent à dire que ces symptômes ne sont pas liés à des troubles psychologiques, mais plus à un état de conscience développée, même si elle provoque des états émotionnels accentués. Theodore Roszak, historien et sociologue américain, a alors inventé une nouvelle discipline nommée “l’écopsychologie”. 

À travers cette discipline, l’éco-anxiété n’est plus vue comme une souffrance individuelle, mais comme un état d’inquiétude plus collectif. En effet, pour Charline Schmerber, thérapeute sur France Inter, l’éco-anxiété n’est pas une pathologie, mais une prise de conscience de la réalité climatique. Les traitements ne sont donc pas les mêmes que pour des pathologies qui provoquent l’anxiété psychologique chez des patients malades mentalement.

Il en est de même pour Vincent Wattelet, psychologue et coordinateur d’une formation en écopsychologie en Belgique, pour qui cette anxiété représente un état de conscience. Il émet des réserves sur le traitement de cette anxiété chez les thérapeutes classiques. Pour lui, « Ce n’est pas de la paranoïa, ou du délire, ni une déformation de la réalité. Il ne faut pas normaliser le problème pour inciter les gens à s’habituer, mais s’attaquer aux sources du problème. ».

 

L’éco-anxiété et solstalgie, même combat ?

En parallèle de l’éco-anxiété, les chercheurs ont vu apparaître un nouvel état psychologique impacté par le changement climatique : la solstalgie. Concept inventé par le philosophe australien de l’environnement Glenn Albrecht en 2003, cet état désigne une détresse "rétrospective" selon Charline Schmerber. Ainsi, contrairement à l’éco-anxiété qui elle est une détresse plutôt “ prospective”, la solstalgie évoque la nostalgie de l’environnement du passé. Cela peut se traduire par l’angoisse de voir des lieux naturels ou de la biodiversité disparaître. Tandis que l’éco-anxiété fait davantage référence à un futur environnement dégradé. Ces angoisses écologiques vont souvent de pair, mais cela démontre que la crise écologique a créé différentes angoisses au sein de notre société. 

 

Qui est touché par cette angoisse environnementale ?

Cet état d’anxiété touche plusieurs couches de la société. Tout d’abord, elle touche principalement les jeunes, surtout de 16 à 25 ans. Cette génération, qui a été éduquée par le développement durable, est devenue la génération la plus inquiète pour la planète. Ainsi, l’étude The Lancet Planetary Health démontre que 75 % des jeunes de cette tranche d’âge jugent l’avenir effrayant. 

Beaucoup de jeunes se posent la question de la procréation et se demandent s’il est nécessaire de fonder une famille dans un monde en destruction. Leur foi en l’humanité en est totalement détruite. D’ailleurs, partout dans le monde, de nombreuses manifestations pour la planète menées par des jeunes et des étudiants ont éclaté partout dans le monde. Cette anxiété touche également les enfants, qui ont de plus en plus une vision négative de l’avenir depuis 2010. 

De façon plus globale, des études prouvent que cet état d’anxiété est d’autant plus présent dans les classes sociales supérieures et davantage éduquées. En effet, ce sont ces catégories d’individus qui sont le plus touché, car conscient qu’ils vont devoir changer leurs habitudes consuméristes. Il paraît alors évident que les classes sociales les plus précaires ont une empreinte carbone faible, et surtout leur consommation n’est pas assez élevée pour avoir à réfléchir sur leur impact environnemental.

 

Nicaragua, Hermes Rivera

 

Pour Alice Desbiolles, "Nous avons tous un potentiel d’être éco-anxieux, nous sommes tous concernés par ces enjeux-là". Ainsi, on peut considérer de façon plus globale que l’éco-anxiété ou la soltalgie sont des phénomènes qui peuvent toucher l’ensemble des individus, car la conscience écologique peut-être développée chez tous les individus, indépendamment de leur classe sociale ou économique. 

 

Les solutions contre l'éco-anxiété :

L'engagement ou le traitement le plus efficace :

Pour résoudre cet état d’angoisse écologique, il y a plusieurs solutions. Tout d’abord, le plus évident reste la dépollution. En effet, cet état de conscience nous invite à protéger l'environnement. Mais plus encore, il nous invite à dépolluer des zones afin de rétablir la biodiversité et les zones naturelles. Or, cette solution n’est pas si simple. C’est pour cette raison que cet état d’anxiété est grandissant. Car les solutions se trouvent dans la collectivité. Seul, il paraît compliqué de guérir tous les maux de notre planète. 

Cependant, cette anxiété peut être réduite par des initiatives individuelles. Ainsi, les réductions de notre consommation de plastique, d’énergie ou de viande peuvent être des solutions qui permettent de diminuer notre impact carbone, et donc de moins participer à la dégradation de la planète. Nos choix de consommation ont un poids chez les industriels et chez les autorités. Ils permettent de valoriser des productions ou de ralentir la consommation de certaines matières premières. C’est pour cette raison que l’engagement individuel n’est pas une solution moindre, il semblerait qu’elle soit même la plus pertinente. 

 

OGC save the ocean, Bali, Indonésie


Pour aller plus loin, certains thérapeutes recommandent de s’engager auprès d’ONG. En plus de venir en aide à la planète, l'engagement permet aux individus de se déculpabiliser de cette situation climatique. L’anxiété n'est pas annihilée, mais le sentiment de se sentir utile et actif dans la protection de la planète procure un état de bien-être psychologique. Ainsi, les individus réinvestissent leur angoisse de façon positive et se sentent en accord avec leurs principes. 

 

La France, un pays préoccupé par l’avenir écologique :

La France est relativement touchée par ce phénomène. Ainsi, 87 % de la population croit au changement climatique. 86 % des Français s’accordent à dire qu’ils sont préoccupés par les enjeux climatiques. De plus, 72 % de la population se considère plus sensible à ces enjeux depuis ces dernières années. Mais cette prise de conscience est-elle réellement efficace ? 

(Satista 2021)

Ainsi, depuis 2019, l’empreinte carbone de la France est supérieure à 7 % à son niveau de 1995. Cela n’est pas étonnant puisque la mondialisation s’est intensifiée, et notre niveau de consommation aussi. La principale coupable est donc la délocalisation de nos industries. C’est pour cette raison que nos émissions, associées aux importations, ont augmenté de 72 % sur cette même période. Cependant, les chiffres nous démontrent que nous nous dirigeons doucement vers une décroissance sur la dernière décennie. La valorisation des productions locales commence alors à diminuer notre empreinte carbone. 

 
(Citepa, Eurostat, Insee, Douanes, AIE, FAO)

Concernant l’empreinte carbone individuel, elle tend également à diminuer depuis 2005. Nous aurions alors diminué chacun notre empreinte de 5 % sur la période de 1995 à 2019. Ce qui n’est pas négligeable sachant que la population est en augmentation. Nous produisons alors en moyenne 10 tonnes de CO2. Un chiffre qui reste tout de même élevé. La France reste alors le 9e pays le plus producteur de CO2, une place qui nous invite à continuer nos efforts.

L’éco-anxiété est donc un moteur pour changer nos habitudes. Elle nous invite à être plus soucieux de l’avenir de la planète et de notre impact environnemental. On constate qu’en France cette augmentation de l’anxiété écologique s’accompagne d’une baisse de notre empreinte carbone individuel. Mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour atteindre l’objectif environnemental de notre siècle. La modification de nos habitudes de consommation paraît être la solution la plus pertinente. Ce phénomène anxiogène est peut-être nécessaire pour sauver notre planète et atteindre de nouveau un état de bien-être.

 

Lauriane Canard.

Source presse :
  • Reporterre , "Déprimé par la crise climatique ? 
    Voici comment soigner l’éco-anxiété"
  • LCI, "Qu’est-ce que l’éco-anxiété, ce mal qui 
    touche en particulier les jeunes générations ?"
graphique :
Crédit photo:
  • Unsplash
    

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