Avec 89kg par an et par personne, les français mangent aujourd’hui deux fois plus de viande que leurs grands-parents, et trois fois plus que leurs arrière grands-parents. 65 milliards d’animaux sont ainsi abattus chaque année pour finir dans nos assiettes. La consommation de viande continue d’augmenter, et devrait croître de 15% d’ici à 2031 selon la FAO. Pourtant, son impact écologique est pointé du doigt chaque jour un peu plus. Qu’en est-il vraiment ? La viande est-elle si polluante ?

Pourquoi la viande pollue ?

L’industrie de la viande est polluante pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’élevage demande de nourrir le bétail et suppose une exploitation agricole importante : 70% des terres agricoles dans le monde sont aujourd’hui destinées à nourrir les animaux. Or trouver sans cesse de nouveaux espaces à cultiver implique la déforestation, une activité nuisible à l’environnement. « Poumons verts » de la planète, les forêts sont un allié essentiel pour ralentir le réchauffement climatique en absorbant le CO2, mais abritent aussi des écosystèmes précieux. La déforestation entraîne la disparition d’espèces et le rapprochement des animaux avec l’Homme, vecteur de maladies.

Grand pollueur, l’élevage est responsable de 14,5% des émissions mondiales de CO2 mais aussi de près de la moitié des émissions de méthane et de protoxyde d’azote, du fait des engrais et de la digestion des ruminants (les tristement célèbres pets de vache).

L’élevage consomme également d’énormes quantités d’eau, une ressource dont le statut est débattu aujourd’hui plus que jamais. Avant d’arriver dans votre assiette, un steak de bœuf de 100g aura ainsi nécessité plus de 1500 litres d’eau.

Enfin, l’élevage est indirectement responsable de la pollution des eaux et des sols. En cause : l’épandage de fumier et de lisier et les rejets de pesticides et d’engrais. En Bretagne, on attribue ainsi le phénomène des algues vertes aux élevages intensifs.

L’industrie de la viande présente donc un impact écologique colossal pour des raisons principalement liées à l’agriculture intensive qu’il implique.

La viande pollue-t-elle plus que le reste ?

Si l’agriculture est majoritairement responsable de la pollution dans le processus d’élevage, végétaliser son alimentation ne semble pas pertinent à première vue. Seulement, l’élevage exige une telle exploitation agricole qu’il reste, rapporté à notre consommation, un procédé bien plus polluant que l’agriculture directement destinée à nous nourrir.

Très loin en tête, le bœuf est une industrie extrêmement polluante, et les produits animaux polluent d’une manière générale plus que les autres aliments. Mais cette tendance ne se limite pas aux émissions de gaz à effets de serre.

Comme le montre le 1^er graphique, les émissions liées au transport sont faibles comparées à celles d’autres secteurs. Végétaliser son alimentation est donc un bien meilleur levier pour réduire son empreinte carbone que de s’appliquer à consommer local ! En alimentation comme ailleurs, il est donc très important de se renseigner sur les ordres de grandeur pour agir efficacement, sans nécessairement fournir plus d’efforts.

Végétaliser son alimentation

En plus de moins polluer, végétaliser son alimentation est très souvent lié à une amélioration des marqueurs de santé et un allongement de l’espérance de vie, selon de nombreuses études !

Réduire ses sources de protéines est une inquiétude récurrente chez ceux qui souhaitent diminuer leur consommation de viande. Cependant, les protéines se trouvent facilement dans de nombreux aliments d’origines végétales. Même en tenant compte de la teneur élevée des protéines dans la viande, 100g de protéines d’origine végétale sont moins polluants que 100g de protéines d’origine animale !

Il existe aujourd’hui de plus en plus d’alternatives à la viande : restaurants, magasins alimentaires et livres de recettes proposent aujourd’hui de délicieux plats végétariens !

Verdict ?

L’industrie de la viande est très polluante, et végétaliser son alimentation est une solution très efficace pour réduire son empreinte carbone individuelle. Si vous souhaitez diminuer votre consommation de viande dans cet objectif, ne négligez pas les différences d’émissions entre les viandes : le bœuf est dix fois plus polluant que le porc ou le poulet ! Cela vous permettra d’agir plus efficacement sans vous contraindre davantage.

Léo Pham