#Upwrapping, le mouvement écoresponsable soucieux du recyclage de l'oeuvre de Christo

Depuis fin septembre, l’hashtag #Upwrapping a envahit Twitter. Cet hashtag est né de l’initiative d’un collectif de marques françaises. Elles ont décidé de s’associer afin de recycler le tissu qui enveloppait l’Arc de triomphe le mois dernier. En effet, l'œuvre éphémère de Christo a fait tourner les têtes dans la capitale. D’une part, parce que l'œuvre a révélé une dernière fois le talent vertigineux de l’artiste. Mais aussi parce que cet immense tissu pose la question de son avenir. Que va-t-il devenir ? Ce matériau est-il recyclable, réutilisable ? Focus sur ce collectif et son projet mis en place pour “surcycler” le fameux voile. 

L'Arc de Triomphe de Christo, une œuvre posthume qui pose la question du recyclage : 

Du 18 septembre au 3 octobre derniers, nous avons pu admirer l'empaquetage de l’Arc de Triomphe. Cette œuvre était un dernier hommage à l’artiste Christo qui, avec sa femme Jeanne-Claude, avait dessiné les plans de cet enveloppement du fameux monument. Cette œuvre s’inscrivait directement dans un ensemble d'œuvres consistaient à recouvrir des bâtiments historiques et des monuments. Christo avait alors enveloppé le Pont-neuf en 1985 et le Reichstag en 1995. Ces créations permettent alors de “dévoiler ce qui est caché”. Christo souhaitait faire apprécier de nouveau des éléments et des lieux auxquels on ne prête plus attention avec le temps. Une façon élégante de revaloriser la beauté d’un monument ou d'un lieu. 

Mais cette création a nécessité l’utilisation d’une toile de polypropylène de 25 000m2 et d’un cordage de 3km. Ce tissu est d’origine pétrochimique et il est donc important de le recycler de façon responsable. Le coût du recyclage a donc été prévu dans le budget global de l'œuvre. La seule condition pour la fondation de Christo et Jeanne-Claude est de recycler la toile de façon à ce que l’on ne reconnaisse pas sa provenance. 

Upcycling, ou comment réutiliser des matériaux de façon responsable :

À l'origine, le tissu et le cordage devaient être recyclés en Allemagne. Le polypropylène aurait dû être transformé en granulés de plastiques, et le cordage devait être réutilisé par l’association Parley for the Oceans. Un projet intéressant pour le cordage, mais le recyclage du tissu paraissait moins pertinent. En effet, le fait de transporter ce tissu en Allemagne représentait un certain coût financier et écologique. Et la transformation de ce tissu en granulés de plastique aurait produit une grande quantité de CO2, ce qui va à l'encontre de l'objectif initial.

Le recyclage peut alors être coûteux, et cela implique une transformation qui peut être polluante. La solution semble alors d’opter pour l’Upcycling, ou le surcyclage en français. Cette pratique consiste alors à revaloriser un matériau, un objet, sans avoir à le détruire et à le recycler. 

Cette proposition émane alors du collectif d’entreprises françaises spécialisées dans le monde du textile et de la mode qui souhaite réutiliser ce tissu. Ce collectif est alors créé sous l’impulsion de la plateforme Uptrade. Celle-ci permet alors de mettre en relation des fournisseurs de tissu et des acheteurs. Ainsi, la plateforme permet elle aussi de revaloriser des stocks de tissus dormants présents dans toute l’Europe. Ce qui évite la surproduction de textile, une activité industrielle extrêmement polluante. Leur objectif est alors de sensibiliser la Fondation de Christo et Jeanne-Claude à cette volonté écoresponsable. Et le fameux “ #upwrapping” était un moyen de donner de la visibilité à ce collectif prêt à trouver des solutions.

Concrètement, quel est l’avenir de cette toile ?

Les solutions proposées par le collectif pour surcycler le tissu sont alors multiples. Celui-ci pourrait servir à créer des sacs cabas solidaires. Ainsi, ces sacs pourront transporter des vêtements, des dons, ou des denrées alimentaires. Une façon éthique et responsable de réutiliser ce tissu pour les personnes dans le besoin.

Les éléments de l'œuvre pourraient également devenir du mobilier pour le JO de 2024. Le cordage serait réutilisé en tant que cordage le long des mains courantes. Tandis que le polypropylène pourrait servir à habiller les rambardes et à afficher les parcours pour les visiteurs.

Ouverts à de nouvelles propositions, les acteurs du projet souhaitent établir d’autres solutions afin d’utiliser ce matériel de la façon la plus pertinente. Projet à suivre.

Lauriane Canard.

Source :

• Article The Good Goods : https://bit.ly/3GkODw3

• Uptrade : https://www.uptrade.fr/