Déforestation au Brésil : la crise sanitaire touche aussi le « poumon vert » de la planète

Le fléau est double au Brésil. Second pays le plus endeuillé par la pandémie du covid-19, la déforestation s’aggrave également un peu plus chaque jour. Les experts tirent d’ailleurs la sonnette d’alarme. Bien que 2019 n’ait pas été de tout repos pour la forêt amazonienne (souvenez-vous des incendies monstres), il se pourrait bien que 2020 soit l’année la plus dévastatrice jamais connue.

"9000 km² pourrait partir en fumée cette année"

On dirait bien que rien ne peut arrêter la déforestation au Brésil, pas même une crise sanitaire d’envergure mondiale. Alors que dans de nombreux pays le confinement a été une aubaine pour l’environnement, il n’en est pas de même au Brésil ou le gouvernement continue de prôner l’anti-confinement. Une position qui n’est pas une bonne chose pour la forêt amazonienne, bien au contraire.

829 km² de forêt ont été déboisés le mois dernier et plus de 2000 km² depuis le début de l’année d’après le rapport de l’Institut national de recherches spatiales (INPE) qui s’est appuyé sur des données satellites, soit 55 % de plus que l’année dernière sur les quatre premiers mois de l’année 2020. Néanmoins, le pire reste à venir, puisque la saison sèche vient juste de commencer.

Selon l'Institut de recherches environnementales de l'Amazonie (IPAM), si la déforestation continue sur cette lancée, c’est 9000 km² qui pourraient partir en fumée cette année, accroissant par ailleurs le risque de problèmes respiratoires sur les habitants et surchargeant ainsi le système de santé brésilien.

La crise sanitaire ne fait qu’accélérer la déforestation : dans les zones les plus reculées, les populations indigènes sont fortement menacées

Depuis le début de la crise (mais également depuis le début du mandat du président), le gouvernement de Bolsonaro encourage la population, et plus particulièrement les grands propriétaires terriens et les compagnies minières, à piller les ressources (les terres) des populations autochtones, déjà durement impactées par la crise sanitaire.

Climato-sceptique invétéré, Jair Bolsonaro et son gouvernement ne font que minimiser la dangerosité du virus pour favoriser la déforestation malgré l’hécatombe qu’est en train de subir le pays. Une vidéo très compromettante récemment diffusée par un juge de la cour suprême au grand public a encore une fois montré des positions choquantes de la part de certains ministres du gouvernement de Jair Bolsanro, et de Jair Bolsonaro lui-même.

On peut notamment y entendre le ministre de l’environnement, Ricardo Salles, dire vouloir « profiter du fait que la presse soit focalisée sur la crise sanitaire actuelle pour faire passer des réformes en vue d’assouplir les mesures de lutte contre la déforestation en Amazonie. Si la crise sanitaire n’est pas une aubaine pour l’environnement, on peut également dire qu’elle ne fait qu’accentuer le problème de la déforestation au Brésil.

La majorité des travailleurs dont l’activité repose sur l’exploitation de la terre (agriculteurs, bûcherons, etc) n’ont pas la possibilité de travailler à distance et sur les conseils du gouvernement, ils profitent des contrôles moins fréquents et envahissent les terres indigènes. L’exploitation illégale des mines et des terres n’en finit plus de croître, et on dirait bien que les choses ne vont pas s’arranger.

 Il semblerait d’ores et déjà que Jair Bolsonaro soit focalisé sur un projet de loi MP 910, visant à faciliter l’accaparement des terres publiques qui ont été déforestées illégalement, projet qui pourrait encore accroître la déforestation en Amazonie. Le tout alors que le pays vient de dépasser la barre symbolique des 50 000 morts.

 

Sources : Greenpeace, IPAM

Image : AFP (déforestation en Amazonie brésilienne, dans la municipalité de Colniza)

 

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