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La disparition des insectes, une menace insoupçonnée

Nous vivons la plus grosse extinction de masse depuis celle des dinosaures, et vous ne vous en êtes peut-être pas rendus compte. 65 millions d’années après les tyrannosaures et les diplodocus, ce sont les insectes qui disparaissent de la surface du globe. Et si ces derniers peuvent nous sembler insignifiants, leur disparition progressive, causée par les activités humaines, nous menace très sérieusement.

Vous l’avez sûrement remarqué, vous en êtes peut-être réjouis : depuis quelques années, les insectes sont moins nombreux à voltiger autour de nos tables en été et à s’écraser sur nos pare-brises.  Souvent moins appréciés que les autres animaux, les insectes n’en sont pas moins indispensables à l’équilibre des écosystèmes. Et pour cause : ils représentent les trois quarts des espèces animales connues ! Menacés par diverses activités humaines, les insectes jouent des rôles innombrables dans l’équilibre écologique, et leur disparition, progressive mais rapide, pourrait bien s’avérer être une catastrophe insoupçonnée.

 

Pourquoi les insectes disparaissent ?

S’il existe peu d’études de recensement des insectes à l’échelle globale, qui nécessiteraient un travail colossal, de nombreuses études locales mettent en avant leur disparition. Une étude de référence indique une baisse de 76% des insectes volants sur tout le territoire allemand entre 1986 et 2016 ! Selon la même tendance, les estimations basées sur de nombreuses recherches évaluent à 80% la part d’insectes ayant disparus en Europe sur cette même période. 41% des espèces d’insectes sont ainsi menacées, soit deux fois plus que pour les vertébrés.

 

« Dans 100 ans, tous les insectes pourraient avoir disparu de la surface de notre planète »

- Francisco Sanchez-Bayo, biologiste à l’Université de Sydney

 

Plusieurs explications, toutes liées aux activités humaines, sont en cause. Facteur principal de l’extinction des insectes, la disparition de leur habitat, liée au bouleversement des paysages. D’immenses surfaces anciennement sauvages sont désormais utilisées pour l’agriculture intensive ou encore urbanisées. Ensuite, l’exposition aux pesticides et autres polluants met en péril nos amis à 6 pattes. Directement nocifs pour les insectes, les pesticides constituent aussi une menace indirecte, polluant les sols et favorisant la croissance de l’herbe au détriment de celles des fleurs, essentielles aux insectes.

On a découvert plus récemment que la pollution de l’air perturbait la communication des insectes, qui sert notamment à leur reproduction. Chez les mouches par exemple, nous savons que les phéromones, sécrétées par les mâles pour dégager une odeur et se rendre séduisants aux yeux des femelles, sont détruites par la pollution. Celle-ci peut-même les empêcher de distinguer les mâles des femelles. Exposés à la pollution, on observe ainsi des mouches mâles parader... devant d’autres mâles.

Enfin, le changement climatique, perturbateur à grande échelle des écosystèmes, joue, lui aussi, un rôle dans cette disparition massive.

 

C’est grave docteur ?

Les insectes, dont nous ne mesurons jamais l’importance dans notre quotidien, qu’ils semblent perturber plus qu’autre chose, sont en réalité nécessaires à la survie de nombreuses espèces, et donc de l’humanité.

Tout d’abord, les insectes occupent une place importante de la chaîne alimentaire. Sans insectes à se mettre sous la dent, ce sont de nombreuses espèces de poissons, d’oiseaux, de grenouilles qui viendraient à disparaître ! Par ailleurs, il est tout à fait normal pour les humains, dans certaines régions du monde comme au Japon, en Thaïlande ou en Afrique du sud, de manger des insectes. 2 milliards de personnes à travers le monde consomment de ces petites bestioles dans leurs repas traditionnels ! Et ce chiffre pourrait augmenter dans les décennies à venir, l’élevage d’insectes étant moins polluant que celui de la viande. Pour la même quantité de protéines, il nécessite bien moins d’espace, d’eau et de nourriture. Alors, avec ou sans sauce, votre criquet grillé pour l’apéro ?

Nourriture principale de nombreuses espèces animales, les insectes sont aussi essentiels à la reproduction des végétaux. Neuf plantes sur dix ont besoin de la pollinisation animale pour se reproduire, et les insectes sont bien entendus les premiers à remplir cette fonction. Un monde dépourvu d’insectes serait donc aussi dépouillé de la plupart de ses plantes… Qui, elles aussi, nous nourrissent et nourrissent les animaux que nous mangeons.

Comment les faire revenir (ou du moins ralentir leur disparition) ?

Comme la plupart des problèmes écologiques qui nous menacent, la disparition des insectes peut-être ralentie par des actions complexes et réfléchies, mais fondées sur une logique commune : un ralentissement de l’activité économique. Il est souvent rétorqué aux partisans de la sobriété que l’agriculture intensive et ses pesticides, par exemple, sont nécessaires au bien de l’humanité. Or comme souvent, il s’agit de discuter de ce qui est « nécessaire » : il est nécessaire de nourrir tout le monde. Il n’est pas nécessaire de manger 90kg de viande par an comme le font les français (en moyenne). Il est nécessaire de pouvoir se déplacer. Il n’est pas nécessaire de prendre l’avion deux fois par an. Il est très utile de pouvoir communiquer à distance. Moins de se procurer le dernier smartphone chaque année.

Avant d’espérer voir ces concessions consenties par tous, encore faut-il se demander si elles peuvent se réaliser dans une économie fondée sur la croissance, qui nous pousse à la consommation par des méthodes toujours plus sophistiquées…

En parallèle des luttes politiques que nous pouvons mener pour ralentir la crise écologique, protéger les insectes peut passer par plusieurs actions locales et individuelles. Les espaces urbains étant les principales zones désertées par les insectes, il convient de leur y refaire une place. A l’échelle locale, végétaliser ces espaces et multiplier les zones favorables aux pollinisateurs est un levier sur lequel agir pour préserver les insectes. Réduire au maximum l’éclairage nocturne, sujet de notre dernier article, est un autre outil pour les laisser butiner en paix.

Dans votre jardin ou sur votre balcon, il est possible d’installer de petits abris, aussi appelés « hôtels à insectes », pour redonner un habitat aux bébêtes. Planter de la sauge, du romarin et de la lavande est rendre un grand service aux abeilles, qui se régaleront du nectar de vos plantes. Rendre les jardins agréables aux insectes permettra aussi à nos enfants de s’habituer à leur présence, voire d’apprécier contempler ces petites bestioles fascinantes.

 

Léo Pham

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