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L'exploitation du sable : jusqu'au dernier grain !

La 3ème matière première la plus exploitée au monde :

40 milliards de tonnes, c’est la quantité de sable exploitée chaque année dans le monde. Ce minerai produit par l'érosion de la roche semblerait ce raréfier. Un constat terrifiant qui nous pousse à nous interroger sur les raisons de cette exploitation massive.

Le sable, le minerai précieux insoupçonné :

Premièrement, le sable est principalement utilisé pour construire. Il est l'élément principal dans la constitution du béton, et  des bâtiments dans le monde sont en béton. Ce matériau est donc plus que nécessaire, surtout lorsque l’on sait que la population ne cesse d’augmenter. En 2100, on prévoit une augmentation de 47 % de la population mondiale. Il est donc évident qu’il faut agrandir les zones urbaines. Ainsi, pour construire une maison, il faut compter pas moins de 200 tonnes. Et pour seulement 1 km d’autoroute, il faut 30 000 tonnes. 

Mais l’industrie de la construction n’est pas la seule responsable de cette surexploitation. En effet, le sable est également nécessaire à la production de puces électroniques et de micro-processeurs. L’industrie du numérique dépend alors aussi de cette matière première. Plus encore, on retrouve du sable dans la production de dentifrices, de vins ou encore de panneaux solaires. Bref, vous l’aurez compris, notre société dépend massivement du sable. 

En plus d’être une activité nécessaire, le domaine de la construction est un milieu rentable qui génère beaucoup de profits pour les constructeurs et qui nécessite peu de coûts. Il faut également prendre en compte le fait que le sable nécessaire pour le béton est essentiellement du sable marin. Et c’est là que se forme le nœud du problème. Car seuls 5 % du sable se trouvent dans nos mers. Actuellement, la moitié est exploitée. Ce qui explique la gravité de cette surexploitation. Cette énergie non-renouvelable devient de plus en plus rare. 

Les experts annoncent alors qu’il pourrait ne plus y avoir de sable marin d’ici 2100. Une sombre nouvelle qui paraît irréaliste, mais les faits ne mentent pas. Actuellement, 90 % des plages du monde sont en réduction. En Floride par exemple, 9 plages sur 10 ont disparu. L'Indonésie a perdu 24 îles avec cette exploitation. Il semblerait même que les Maldives vont disparaître totalement d’ici 2100.

La construction d'îles artificielles, un processus extrêmement polluant :

Les plus gros exploitants de sable se trouvent en Asie. Le continent représente 70 % de la demande globale. Et c’est la Chine qui exploite le plus, car à elle seule, elle utilise 60 % du sable. Son exploitation aurait alors augmenté de 360 % en même pas 30 ans. Ainsi, en 2 ans, elle aurait utilisé autant de sable que les États-Unis en un siècle. La conquête des littoraux est aussi un facteur aggravant . Singapour a construit 130 km 2 de littoral artificiel pour loger sa population. Pour cela, Singapour a utilisé des millions de tonnes de sable provenant du Viêtnam, du Cambodge et de la Malaisie. Des fournisseurs qui ont dû arrêter leur production. Pour cause, ces trois pays étaient en pénuries de sables. Ce qui toutefois n’a pas empêché la vente illégale de cette denrée rare. 

Dans cette même logique, Dubaï n’a rien à envier aux pays asiatiques. L'Émirat a construit des îles artificielles comme la Palm Island. Un projet qui a nécessité l’utilisation de 150 millions de tonnes de sable. Le projet pharaonique des îles “The World" est encore plus affolant : cette construction a nécessité 300 millions de tonnes de sable, ce qui représente presque la consommation annuelle de la France. En plus de cela, Dubaï accentue son impact en construisant massivement des immeubles. Et comme le sable du désert n’est pas exploitable, il est obligatoire pour l’émirat d’importer du sable. Ainsi, Dubaï a utilisé 45 700 tonnes de sable australien pour construire la tour Burj Khalifa. 

Cette situation est principalement due à une cause : le manque de réglementation. En effet, si les industriels sont aussi gourmands, c’est parce que les réglementations sont extrêmement faibles, voire inexistantes. Les plages et fonds marins sont alors défigurés sans peine. Des quantités affolantes qui provoquent de nombreux questionnements, à commencer par les conséquences concrètes de cette ruée vers le sable. 

 

Palm Island et The World à Dubaï

Les conséquences de cette surexploitation ?

L'environnement, la première victime du dragage intensif

La première question est de savoir quels sont les impacts d’une telle exploitation sur l'environnement ? Évidemment, ils sont très négatifs, à commencer par la santé de nos sols. Le sable est une barrière naturelle contre les éléments (vent, eau etc). Or, si on la retire, on constate des éboulements de terrain. Ainsi, en Inde, à Taiwan ou au Portugal, la réduction des littoraux a causé l’effondrement de plusieurs ponts. Les logements sur les côtes sont alors inévitablement touchés. Un comble lorsque l’on sait que ce sont ces mêmes bâtiments qui ont nécessité la destruction des littoraux. On constate alors que les catastrophes naturelles (comme les ouragans) sont beaucoup plus dévastatrices qu’il y a quelques années. 

Cela est causé par le système de dragage intensif. En effet, un dragueur peut alors extraire jusqu’à 612 000 tonnes de sable par jour. Ce qui empêche également le remblai naturel des plages. Ce dragage impacte inévitablement la biodiversité marine. Qu'il s'agisse des habitats naturels, de la faune ou de la flore, tout est détruit par cette exploitation. Certaines espèces sont alors menacées par une exploitation trop intensive. Et si un simple maillon disparaît, c’est toute la chaîne de la biodiversité qui est touchée. Et les conséquences peuvent être fatales. 

Plus encore, la disparition des littoraux empêche le filtrage naturel de l’eau de mer. Ainsi, l’eau salée s’incruste de plus en plus dans les nappes phréatiques, une ressource qui elle aussi n’est pas renouvelable et qui impacte les cours d’eau douce. Un souci qui prend de plus en plus d’ampleur. Car pour éviter l’exploitation marine, les industriels prélèvent 25 % de leur production dans les fleuves et rivières. Ce qui en est tout aussi dramatique. Perçu comme une solution, c’est seulement une façon de déplacer le problème. Car une exploitation du sable fluvial provoque des crues, empêche le remblai naturel, et nuit à la biodiversité d’eau douce. Cette détérioration de l’écosystème touche aussi les hommes. Dépendant de la Nature, l’humain subit alors de plein fouet cette surexploitation intensive. 

 

Le business du sable, un danger pour l'Homme :

L’exploitation du sable marin a aussi des répercussions sur l'Homme. À commencer par les habitants qui vivent sur les littoraux endommagés. Ils peuvent voir leur logement s'effondrer, ou même disparaître. Les personnes vivant du tourisme peuvent également perdre leurs emplois si les littoraux où elles travaillent sont détruits. Cet impact n’est pas négligeable puisque le tourisme balnéaire représente 80 % du tourisme mondial. Les pêcheurs aussi sont impactés par la diminution de la biodiversité marine. Enfin, les agriculteurs subissent le dédommagement des nappes phréatiques puisque le sel marin nuit aux cultures. Les crues fluviales peuvent également détruire leurs champs.

Le dragage intensif provoque alors de lourdes conséquences sociales et économiques. Mais ce business engendre aussi beaucoup de criminalité. Car même si la réglementation pour l’exploitation de sable est flexible, elle peut réprimander les industriels qui ne la respectent pas. De ce fait des groupes organisés exploitent ce marché dans l’illégalité. Au Maroc et au Sénégal, la mafia du sable exploite 45 % de la ressource.  En Inde, la mafia du sable serait même la première activité criminelle du pays. La mafia indienne volerait alors 2 milliards de sables chaque année. Ces mafias possèdent souvent des pêcheurs de sable qui plongent parfois 15 m de profondeur sous l’eau pour collecter le précieux minerai. Ces pêcheurs ont des conditions de travail terrifiantes puisque beaucoup risquent leur vie. Et leur salaire est évidemment très bas.

Leurs moyens pour arriver à leurs fins n’ont pas de limites. La mafia jamaïcaine a vidé tout le sable de la plage de Coral Springs en seulement une nuit. On comprend alors que le business du sable peut avoir de lourdes conséquences pour les victimes de la criminalité de ces mafias. L’exploitation du sable est une zone d’ombre qu’il est temps de mettre en lumière pour parvenir à mettre fin à toutes ces externalités négatives. De ce fait, quelles sont les réelles solutions durables pour mettre fin à ce dragage intensif ? 

 

Mafia indienne, Adam Ferguson

 

Les solutions durables pour protéger le sable marin :

Pour lutter contre la surexploitation du sable, on peut déjà récupérer les déchets de construction pour les recycler. Actuellement, seuls 10 % de ces déchets sont recyclés, ce qui est encore trop peu. De plus, le verre peut aussi être recyclé en sable. Ce matériel serait alors tout aussi résistant que le sable marin. Son coût est très faible et sa production génère 18 fois moins de CO2. Il existe aussi un béton d’argile très résistant. Ce matériau est également moins cher et beaucoup moins polluant.

Repenser la production de matériaux de construction s’accompagne par la nécessité de repenser son habitat. Notamment pour les autorités de chaque Etat. En effet, de nombreuses habitations neuves sont laissées à l'abandon alors que le besoin de logements ne cesse d’augmenter. C’est le cas en Inde où l’on trouve de réelles ville-fantômes, car ces logements sont trop onéreux pour la population. En Chine, 65 millions de logements sont vides pour les mêmes raisons. En Espagne, 30 % des logements sont également occupés. Il paraît alors nécessaire que les autorités compétentes fassent réinvestir ces logements afin de limiter au maximum de nouveaux projets de construction. 

L’exploitation de sable est un problème mondial qui touche la population. Elle impacte notre environnement, notre société, et bientôt la plupart des plages ne seront plus que de lointains souvenirs… Heureusement, il existe des solutions durables et concrètes. Il est donc de notre devoir de prendre conscience de la valeur de ce minerai, et de faire notre possible pour favoriser les solutions responsables.

 

Lauriane Canard.

Crédits photo 1 : Anwar Mirza Quantité de sable consommé par minute : https://bit.ly/3opaBYj

Sources : https://trademachines.fr/info/sable/

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