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Yann Arthus-Bertrand

A l’occasion de la sortie de son film Legacy, nous avons rencontré le photographe Yann Arthus-Bertrand. Il y raconte la place de l’énergie dans le monde d’aujourd’hui.

Legacy, ou comment sortir de cette « tyrannie de la croissance » ?

Legacy s’inscrit dans la suite de Home, sorti en 2009. Le réalisateur explique : « c’est un film qui parle de la vie, mais surtout j'ai essayé d'être honnête, avec émotion, de raconter la vérité  […] on dit les chiffres, on garde les yeux ouverts.» Le réalisateur se félicite de n’avoir eu que peu d’attaques de la part d’écologistes, et beaucoup de bons retours.

Sa principale motivation pour écrire ses films ? Yann Arthus-Bertrand se dit sidéré par ce qu’il voit sur Terre. Il raconte « quand je suis parti en Afrique avec ma femme étudier les lions, il y avait 400 millions, aujourd’hui il en reste 20 000. »

Pour lutter contre le dérèglement climatique et changer nos modes de vie, le réalisateur nous avoue considérer «l’amour comme seule énergie durable ». Il espère que ce sentiment puisse provoquer un instinct de protéction envers ceux que l’on aime, qui nous mènera à vivre de manière plus respectueuse pour la planète. En effet pour le septuagénaire, en plus des 4 à 5 degrés qui nous menacent dès la fin du siècle, la 6ème extinction « c'est la mort de mes petits-enfants mes arrière-petits-enfants ».

Une passion pour les animaux pour la planète

Son amour pour la planète, Yann Arthus-Bertrand l'a acquis en grandissant au milieu de la nature. Dès ses 20 ans, il a créé avec sa compagne de l’époque une réserve zoologique dans l’Allier, spécialisée dans les animaux abandonnés. Cette expérience a précédé un voyage au Kenya pour préparer une thèse, durant lequel il a appris la photographie au côté des lions.

Depuis lors, il cherche à mettre ses talents au service de la planète pour protéger la nature qui l’a tant touché. Il constate cependant que, malgré les alarmes et la prise de conscience, nos pratiques ne se sont pas améliorées. Dans le film Home, il expliquait que nous consommions 90 millions de barils de pétrole par an. 10 ans plus tard, nous en sommes à 100 millions. Triste constat pour le réalisateur qui rappelle que seulement 10% de la population mondiale émet 70% des gaz à effet de serre.

Si le réalisateur sonne l’alarme, il nous apporte toutefois des éléments de réponse. « Aujourd’hui il suffirait de réduire, je le dis mais vraiment fort, de 5 % notre consommation d'énergies fossiles… 5 % tous les ans pour arriver à une terre qui ne dépasserait pas les 2 degrés à la fin du siècle. » Quelques solutions sont également proposées dans Legacy : réparer plutôt que surconsommer, voter pour les politiques qui mettent l’écologie au cœur de leur programme…

« Il n'y a pas de vaccin contre le dérèglement climatique »

 

Son engagement pour sauver la planète

 

 

« Ce qui m'intéresse c'est pas le blabla quoi c'est l'action »

 

Changer nos habitudes ne sera pas chose aisée pour autant. Lui-même reconnait « Moi qui suis écolo, il me faut 10 ans pour devenir végétarien à 95 pourcents. Alors comment arriver à convaincre quelqu'un qui n'est pas comme toi ? ».

Pourtant, certaines améliorations ne nous demanderaient pas beaucoup d’effort. Au niveau alimentaire par exemple, Yann Arthus-Bertrand souligne l’aberration de notre système. Dans notre pays, 50% du territoire est agricole. Pourtant nous importons 50% de notre nourriture, et nous exportons nos récoltes en Asie.

Au niveau des transports, nous pourrions également nous inspirer de Copenhague, où 70% de la population va travailler à vélo. C’est d’ailleurs le pays au monde avec le plus gros indice de bonheur. Nous devrions donc démocratiser l’usage du vélo, en particulier dans les grandes villes, en proposant plus d'aménagement tels que des emplacements à vélo dans les trains de banlieu, des emplacements de garage à vélo dans chaque gare...

Faut-il compter sur la jeunesse pour sauver la planète ?

Pour finir, nous avons demandé au réalisateur si le salut de notre planète repose sur une nouvelle génération plus éduquée aux nouvelles problématiques. À son sens, ce n’est qu’une excuse hypocrite pour ne pas agir nous-même : « tu leur dis : vous savez les enfants, si vous ne changez pas, ça va bientôt être la fin du monde ! C'est trop faux-cul ! C'est à toi de changer, et à moi, c'est pas aux enfants de porter le poids du monde ! »

On comprend mieux alors son admiration pour Greta Thunberg. Il apprécie chez elle son discours radical qui réussit néanmoins à toucher des gens du monde entier. Il conclut que tous les enfants devraient être comme elle.

Interview réalisée le 3 février 2021.

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